top of page

Internet & Géostratégie


La liberté est essentielle au développement, la popularisation d’internet dans le monde entier le prouve avec acuité. Aussi, Tim Bernee Lee l’inventeur du world wide web disait « Si la technologie avait été exclusive et sous mon contrôle total, elle n'aurait probablement pas décollé. Vous ne pouvez pas proposer que quelque chose soit un espace universel et en même temps en garder le contrôle." Si l’idée première de la création des réseaux cybernétiques civils était le partage et l’accès libre à l’information sur la toile pour peu que l’on disposât d’outils essentiels à la connexion au réseau virtuel ; le monde virtuel comme le monde matériel reste un champ de la bataille perpétuel entre la liberté et le contrôle de la liberté. Ce contrôle prend des formes subtiles comme la codification qui concerne la création de règles ou politiques visant à trouver un cadre légal à l’activité cybernétique ; soit liberticide comme la censure pure et simple des contenues qui troubleraient l’ordre public. Un trouble à l’ordre public dont la notion reste vague, car il traduit plus la volonté de contrôle insidieuse, de certaines entités étatiques et même supranationales comme Facebook Amazon, google où twitter qui depuis appliquent de manière arbitraire un bannissement de certains contenus sur leurs plateformes. Même si les règles du droit commun s’appliquent aux infractions perpétrées sur internet comme la fraude bancaire, ou l’escroquerie, il y a cependant un réel souci des gouvernements du monde aussi bien dans l’hémisphère nord que sud de contrôler internet, ou plutôt de contrôler les informations qui circulent sur internet en imposant une espèce de censure, ou en manipulant des contenus à des fins aussi bien bellicistes que propagandistes. L’espionnage industriel, et entre état a quand lui fait de internet l’endroit privilégié de l’ultime bataille vers l’hégémonie technologique de certaines nations ou multinationales les unes envers les autres.

L’internet est considéré par certains comme le 5eme pouvoir qui va au-delà des nations. Plusieurs pays, comme la Chine ou la Russie ont compris très tôt que la prépondérance américaine sur internet était un danger qui menaçait d’influencer grandement leurs sociétés. Face à la barrière linguistique et alphabétique qui imposait une anglicisation des internautes russes et chinois, pour avoir accès au contenu de l’internet, la nationalisation de l’internet dans l’aire géographique russe et chinois répondait avant tout, à un besoin de préservation culturelle et de protectionnisme géopolitique. En créant des systèmes autonomes et des réseaux sociaux qui recuisinaient à la sauce locale les réseaux sociaux comme Facebook ou YouTube, les gouvernements russes et chinois ont offert à leur peuple les avantages de la technologie occidentale dans un cadre géopolitique contrôlé.

La conquête du monde virtuel est indissociable de son processus de création, qui est teinté du besoin de sécurité, de collecte et de transfert d’information. Au début des années 1960, la révolution informatique a instauré une course à l'innovation technologique quasi permanente. Dans le même temps, les risques d'affrontement nucléaire incitèrent le département de la Défense américain à trouver des parades pour préserver le fonctionnement des communications militaires en cas d’attaque. Dans un premier temps, une agence dépendant du Pentagone, la Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency) fut missionnée pour concevoir un système de communication capable de résister aux effets d'une attaque nucléaire. Cette démarche aboutit en 1968 à la mise en place d’un réseau décentralisé nommé Arpanet. Son principe reposait sur l'interconnexion d'un ensemble d'ordinateurs et sur un nouveau mode de transferts de données par commutation de paquets. ( la commutation des paquets est une technique de groupement de données qui sont ensuite transmises sur un réseau numérique sous forme de paquets composés d’un entête et d’une charge utile ).

En suivant le même principe d’échange d’information entre les ordinateurs à travers des autoroutes virtuels, en 1989 Tim Bernee Lee alors scientifique au CERN (conseil européen pour la recherche nucléaire) créera le world wide web qui par l’HyperText rendait accessible l’échange d’information à travers un réseau global, accessible à tous.

Puis que le cyberespace est devenu une extension du monde matériel qu’il mimique ou améliore à sa manière, tous les internautes se retrouvent confrontés aux mêmes défis, aussi bien de prédation que de protection.

Aussi, la cyber guerre ne pouvait être que la suite logique de cet état des choses. La guerre cybernétique consiste en l'utilisation d'ordinateurs et d'Internet pour mener une guerre dans le cyberespace, une guerre qui oppose souvent les états ou des multinationales concurrentes, le tout sous un fond de piratage informatique qui depuis est l’apanage du grand banditisme cybernétique, ou hacking, qui est soit le fait d’individus isolés, d’organisations criminelles, ou des services d’espionnage étatiques.

En dehors du deep web* (Le deep web est un réseau nébuleux qui n’est pas accessible par les moteurs de recherche traditionnels, il comprend des données qui y sont parquées par des entités publiques ou privées, comme les messages électroniques, les contenus privés sur les sites de media sociaux les relevés bancaire, les dossiers médicaux et autres réseaux de tueurs à gage.) qui est la face cachée d’internet, Le réseau global qu’est internet est devenu un lieu de confrontation militaire majeur. L'utilisation d'Internet permet de s'infiltrer rapidement dans tous les réseaux les plus sensibles du monde...

Headline - A la une
In This Edition
Archives
bottom of page