wazal Designer
Wazal est l’épitomé du talent qui se joint à l’ambition et à la jeunesse pour créer. En 2005 a à peine 20 ans, Joseph Marie Nga Ayissi, français d’origine camerounaise établi son label et la suite on la connait. Des collections appréciées par les connaisseurs de la haute couture et ses créations qui seront portées par les stars de la jet set mondiale, comme le crooner français Singuila ou le top model américain Wayne Beckford. Au-delà de la haute couture Wazal est entrain de produire une bande dessinée qui raconte les épopées de sa vie. Dans un entretien ouvert Wazal nous parle de ses projets et de son art.
Bonjour Wazal cela fait plus de 12 ans que vous êtes dans les milieux de la haute couture parisienne alors s’il fallait savoir pourquoi vous avez choisi ce métier, que diriez-vous?
Bonjour, et merci de m'avoir donné l'opportunité de m'exprimer sur votre plate-forme j'en suis honoré. Le métier de la mode je l’intègre tout jeune, et par mon défunt père Ayissi Nga Pierre Célestin, qui étaient couturier dans les années 90 à Yaoundé, il s'est illustré dans la création des vêtements pour hommes. C’est de là que vient mon envie de faire la mode, en outre je suis quelqu'un qui aime les défis, et aller au-delà de mes limites, j'ai dû le montrer sur ma toute dernière collection appelé Ova Tété, collection qui m'a value une nomination au BEFFTA Awards 2016 comme best fashion designer. (Black Entertainment Film Fashion Television and Arts)
Très jeune vous êtes rentré dans ce milieux, quel fut la plus grande difficulté que vous avez rencontrée, et comment avez-vous fait face au challenge de ce milieu très élitiste ?
Moi par contre j'ai eu la chance d'avoir le soutien de ma famille, côté finances et conseils. J'en profite pour les remercier. À part ça, j'ai toute une équipe et des partenaires qui collaborent avec moi, je pense notamment à Monsieur Dave, côté prêt à porter, VANESSA RUIZ côté haut de gamme.
Vous avez perfectionné votre art chez Vanessa Ruiz à Paris, alors que vous aviez déjà un certain background dans la mode. Qu’est-ce que cette école de mode vous apporté en plus ?
Je suis un autodidacte, qui depuis sa plus tendre enfance s'inspire de différents horizons pour créer. Toutefois, j'ai tenu à suivre une formation de mode au sein de l'école VANESSA RUIZ à Paris. Une formation qui m’a permis d’acquérir des connaissances sur le modélisme, le moulage et la perfection de mes méthodes et techniques de travail. Grâce à cette formation, j'ai pu améliorer mes créations et mieux définir mon univers.
Vous semblez être plus spécialisé dans les vêtements pour hommes, pourquoi ? On a l’impression que les designers africains sont plus consacrées à la femme était-ce une manière de combler un vide ?
A la base, quand vous sortez d'une école de mode on vous apprend à faire du sur-mesure, pour homme et femme, au fur et à mesure que la formation évolue, logiquement vous ressentez quels sont vos meilleures aptitudes. Vous saurez alors que vous êtes plus à l'aise à monter les vêtements hommes ou femmes et logiquement cela influence votre carrière.Moi par contre j'ai choisi de faire des vêtements hommes parce qu'il y a de la demande, les hommes d'aujourd'hui prennent soin d'eux et pour moi c'est une bonne chose, prendre soin de soi.
S’il fallait parler de votre style qui a une forte tendance sport, que diriez-vous de ces influences Activ wear ? Pourquoi le sport semble avoir une influence majeure sur votre art ?
Je m'inspire du hip hop, des danses traditionnelles, la danse de rue, pour faire de la danse il faut avoir beaucoup d'énergie, pour moi un danseur ou chanteur quand il est sur une estrade veut avoir une allure, un style unique à lui, il veut se sentir roi dans ce qu'il entreprend.
Quel est le public cible des créations Wazal ? et depuis que vous êtes actif sur le marché quel genres de clients vous avez?
J'habille les hommes et les femmes indifféremment, chaque personne a sa morphologie et je m’adapte à la clientèle.
Je fais du sur-mesure homme et femme, et je fais aussi du prêt à porter pour satisfaire tout le monde.
En octobre 2017 vous avez présenté à Paris votre collection Ova Tété qu’est-ce qui vous a inspiré cette collection ?
La collection Wazal, appelé Ova Tété a été inspirée des codes vestimentaires ghanéens et nigériens. En argot camerounais Ova veut dire plus grand, Quelqu'un de noble, et Tété veut dire chic bourgeois. Les matières utilisées, wax, Bazin, et cuir d'agneau.
Vous êtes entrain de publier une bande dessiné la légende de Wazal sur quoi est basée l’histoire de ce dessin animé ? Pourquoi avez-vous pensé qu’il fallait utiliser le support imagé pour raconter cette histoire ?
C’est un récit qui parle de ma marque, de ce qu'elle véhicule comme image, de ses origines. C'est pourquoi, j'ai pris la décision de lancer une bande dessinée "La légende de Wazal".
Cette dernière raconte l'histoire d'un roi, qui doit préserver son peuple. Wazal " est le reflet de la vie d'un styliste. En effet, notre passion provient toujours de quelque part ou de quelque chose. Une fois qu'on dénote cette passion, il faut la travailler, s'améliorer, écouter les conseils des autres, même si on ne les met pas toujours en pratique à la lettre. C'est ainsi, qu'on grandi et qu'on gagne en sagesse. C'est également ainsi qu'on peaufine l'image et le message, qu'on souhaite véhiculer. Ainsi, le fait de transposer une œuvre littéraire à la mode, permet de bonifier le projet. Car selon moi, on fait découvrir l'histoire de la marque de façon plus ludique, donc on offre un instant de détente au lecteur par la même occasion.
Quel public visez-vous avez cet ouvrage et quel est son objectif quel message il porte ?
La légende de Wazal est un une bande dessinée en préparation, j'envoie des extraits dans des plates formes pour faire connaître mon projet, et cela me permet de juger les réactions du public, et les lecteurs y participent d’ailleurs en donnant leurs avis, sans oublier l'équipe qui m'entoure pour me donner des conseils, je suis l'auteur et je collabore avec madame MELONIO écrivain public de la mairie de sarcelles pour la réécriture, je travaille avec un poète pour travailler mes fables, pour rendre l'histoire poétique, je profite de l’occasion pour les remercier.
Les défilés de mode sont plus des vitrines pour publiciser votre art, alors il faut bien que votre métier vous rapporte, alors comment est-ce que vous vous arrangez pour fournir vos produits au public ? En plus des commandes sur mesure, Je fais aussi des ventes privées, et des ventes en ligne sur mon site www.wazalshop.com .
C'est vrai que de mon côté j'ai remarqué que ceux qui organisent des Défilés de mode ont souvent tendance à profiter des designers, c'est pourquoi j'ai choisi d'organiser mes propres défilés de mode.
On accuse parfois la diaspora noire de ne pas soutenir assez les créateurs afro cependant dans les réseaux sociaux et les affaires de racisme qui défraient la chronique on semble se rendre compte qu’il y a de plus en plus une prise de conscience dans la communauté noire. Concrètement, est ce que cette prise de conscience de la diaspora s’est traduite chez vous avec une affluence conséquente de la part de la diaspora noire ?
Je suis beaucoup sur les réseaux sociaux. Internet est un outil puissant qui bien sur peut influencer les mentalités et le comportement. Pour moi il reste avant tout un outil de travail qui permet l’évolution de l’entreprenariat dans la diaspora, en aidant les collaborations et la création des débouchées pour le marché de la mode. Au moment de clore cet entretien, avez-vous un mot spécial envers le public quel est votre agenda pour l’année qui commence ?
Mon programme pour l'année 2018 est de finir d'écrire ma bande dessinée, la légende de Wazal, je travaille en même temps sur m'a prochaine collection Wazal, appelé Ova Ova qui veut dire la grandeur des grandeurs, toujours osé.
Et tant que Wazal n'a pas bâti sont empire il n'arrêtera pas de créer.
Wazal, Flashmag et son lectorat vous disent merci pour cet entretien.
Propos recueillis
par Hubert Marlin Journaliste