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MUSIQUE DANS L’ESPACE FRANCOPHONE, ENTRE LÉTHARGIE ET RISQUE DE GÉNOCIDE CULTUREL


La musique reste l’expression culturelle la plus populaire, au fil des siècles cet art est devenu un véritable phénomène de société, aussi dans les pays de l’hémisphère nord qui restent les piliers de cette industrie, c’est une activité qui emploi des milliers de personnes tout en générant des milliards d’Euro tous les ans. Des sommes faramineuses qui ont fait de cette industrie une affaire d’Etat depuis très longtemps, malgré les apparences de profession libérale et de libre entreprise. Si l’Angleterre et les États-Unis sont des figures de proue de la chanson anglaise, le Canada avec le Québec et la France sont quant à eux les forces motrices de l’activité musicale francophone. Dans un duel empreint de convivialité liée peut être à la maxime selon laquelle la musique adoucirait les mœurs, le combat n’est pas moins létal. Aussi si dans les années 60 et 70 cette dualité semblait équitable, les uns et les autres produisant de la musique pour leur marché respectifs, les années 90 ont résolument fait pencher la balance du côté de la musique anglo-saxonne qui depuis ne s’est pas privée de s’approprier des parts importantes de marché dans l’espace francophone souvent de manière sournoise, car en fait quand il en vient au capitalisme et à la promotion de certains idéaux, les profanes sont loin de s’imaginer que derrière tout concept se cache une idéologie qui parfois a pour objectif de changer qui ils sont.

Modifier le comportement des masses et l’identité culturelle des populations, aide à formater des individus pour en faire des êtres plus aptes à la consommation de certains produits offerts par certaines entités, qui ont pour dessein, le profit matériel et la domination sociale, économique et politique.

Pourquoi la musique d’expression française et par extension la musique produite dans l’espace francophone est à la traine devant l’armada anglophone ?

La première réponse à cette la question est intimement liée à la politique et à la technologie, de l’avis des acteurs de la scène musicale comme Jenny Salgado musicienne canadienne d’expression francophone, « la musique est avant tout un outil des politiques, aussi la musique produite obéit à un certain formatage de ceux qui la sponsorise et la mette à la portée du grand public .

Cette musique produite ne serait que le reflet de la volonté des sponsors motivés par un agenda certain. » la canadienne transfuge du groupe iconique de Rap canadien Muzion va plus loin en expliquant qu’aucun artiste n’atteint le plus haut niveau sans qu’il y ait eu derrière lui une volonté politique forte, aussi bien des pouvoirs publics que des corporations qui dans le réel interagissent de manière coordonnée vers un idéal commun avec les gouvernements. Les uns devant leur pouvoir aux autres et vice versa. Dans ce jeu de passerelles le public profane n’a aucune chance de comprendre pourquoi il n y a qu’un certain genre de musique et d’artistes qui leur est programmé sur tous les supports médiatiques qu’offre la technologie de notre ère. En ce qui concerne la technologie et son influence sur le genre de musique que consomme les masses, la musique produite dans l’espace anglophone a connu une avancée phénoménale, qui n’a d’égale que l’avancée technologique des pays anglo-saxons qui depuis la période victorienne et la révolution industrielle qui s’en suivit a des atouts importants dans son ambition d’assimilation du reste du monde à sa culture et à son mode de vie. Une assimilation qui ne peut se faire qu’aux dépens d’autres cultures qui misent à mal, se voient phagocytées par l’axe Anglo-américain. S’il a souvent été communément admis que l’anglais est la langue des machines, il est clair que ces machines depuis toujours ont donné préséance au genre musical anglo-saxon. Les années 90 avec l’explosion de l’électronique de la cybernétique et de l’informatique, n’ont fait qu’accentuer cette avance de la musique produite dans les pays anglo-saxons. La seule exception de la donne technologique impliquant la diffusion de sa culture aux autres est la révolution électronique des pays asiatiques, qui malgré leur grand pas dans le domaine de l’électronique n’ont pas pu imposer au monde leur culture avec les nouveaux supports qu’ils ont réussi à développer jusqu’ici. La faute sans doute à la différence flagrante entre leurs langages et le restant du monde et aussi et surtout à cause du fait que fiers de leur culture qu’ils pensent préserver en la pratiquant eux même exclusivement ils restent des commerçants très peu regardant sur la politique globale, aussi ils se contentent de produire des support technologiques pour le marché occidental sans pour autant influencer ou se faire influencer. La deuxième cause la plus flagrante du recul conséquent de la musique produite dans l’espace francophone devant la musique venant de l’espace anglophone est l’expansionnisme américain. L’idéologie est l’outils qui définit les ambitions politiques futures qui souvent se matérialisent de manière pernicieuse dans la musique. Aussi après la signature du traité de L'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA, en anglais, North American Free Trade Agreement, NAFTA, en espagnol Tratado de Libre Comercio de América del Norte, TLCAN), un traité, qui est entré en vigueur le 1er janvier 1994, créant une zone de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique dans un marché d’environ 480 millions d'habitants, qui à terme devrait fusionner le Canada et les États-Unis en une seule entité ayant une monnaie commune, en respect de ce traité le gouvernement fédéral Canadien, a depuis de manière graduelle éliminé des pans de son support à l’effort culturel francophone du Québec, sous prétexte de conjoncture économique lorsque le secteur musicale anglophone se taille la part du lion avec les États-Unis qui depuis ont mis un point d’honneur à soutenir des musiciens canadiens de langue anglophone avec leur maisons de disques qui ont sous contrat les artistes canadiens qui comptent sur l’échiquier mondial, le tout dans un objectif final de colonisation de l’Amérique du nord.

Ce dessein est tout aussi visible dans le sport où dans la NBA ou le football (soccer) les équipes canadiennes sont admises à participer au championnat national d’un pays qui normalement n’est pas le leur, dans les normes la NBA ou la MLS en admettant les équipes canadiennes aurait dû changer d’appellation pour être fidèle à la diversité de ses membres il serait plus judicieux qu’elle se prénomma, association nord-américaine de basket Ball ou de soccer. En tout cas pour ce qui est de certains sports le Canada est bel bien déjà Etats-Unien. En France et dans les pays de l’hémisphère sud si l’activité musicale francophone reste dense, à cause d’un public qui malgré tout continu à lui apporter un certains soutient, le déphasage reste du moins énorme entre la musique venu de l’espace anglophone et celle produite localement, les marchés français et africains en occurrence se sont immanquablement fait pénétrer en profondeur, par la culture anglophone. La faute à la politique coloniale et au suivisme de la France des politiquesw définies par son allié américain, et à la copie abusive du genre américain par les artistes français. Une attitude qui a plutôt nivelé le terrain à l’original américain qui depuis règne sans partage dans l’audimat hexagonal. Les artistes américains en France font salle comble alors que très peu de musiciens Français de nos jours peuvent faire salle comble aussi bien dans leur pays d’origine qu’à l’étranger. Le paternalisme colonialiste de la France n’a pas aidé à l’éclosion de l’espace culturelle francophone, avec une centralisation extrême des pôles d’activité et un refus malsain du transfert des technologies , lié à la volonté de la pérennisation de la politique d’extraversion de ses anciennes colonies.

la France en influençant les tissus sociaux économiques de ces pays, a porté un coup fatal à l’éclosion de la culture dans l’espace francophone, il est quasiment risible que le principal effort de promotion de la culture musicale dans un contient bourré de richesses culturelles comme l’Afrique, ne soit l’apanage que d’une radio, et d’une agence de coopération culturelle qui depuis s’est éteinte, remplacée selon certains par une agence internationale de la Francophonie qui reste inexistante sur le terrain de la culture, mais bien en vue dans le lobbysme politicien. En général pour tuer un concept, on crée un autre qui le phagocyte. Depuis qu’une certaine austérité économique a forcé la France à joindre l’agenda du nouveau siècle américain à la fin des années 90, la France trouva logique de se départir de son agence de coopération culturelle et technique en 1995, une date qui coïncide plus ou moins avec le traité de l’alliance nord-américaine qui est en droite ligne avec les ambitions de domination mondiale de l’oncle Sam. L’arrivée de la droite au pouvoir en France alliée naturel de l’Amérique malgré le gaullisme du président Chirac cristallisé par un non à la seconde guerre du golfe, va aider au chamboulement du secteur de l’audio-visuel français qui sera formaté pour mieux répondre à certaines attentes, qui ne favorisaient pas la culture de la francophonie « noire » une francophonie noire dont les musicien n’hésite pas au bonheur de leur public d’utilisé les vocables de l’Afrique traditionnelle pour se faire entendre une exception qui devrait faire la richesse du bloc francophone. A l’aune de la fin des années 90 certaines chaines à orientation africaines ont été purement et simplement mises hors circuit, pourtant avec l’essor culturel de la génération des années 90 née du renouveau culturel insufflé par la gauche du président Mitterrand dans les années 80, la France avait un atout conséquent pour sauvegarder son marché de l’espace francophone, et il est étonnant que certaines décision furent prise en pleine crise de sacrifier un secteur qui pourtant, rentable aurait aider à juguler la crise créant des débouchés.

Quand on sait quelle est la contribution au produit intérieur brut de la culture dans certains pays, on est en droit de se poser la question de savoir pourquoi il fallait sacrifier un secteur rentable, et de facto offrir ce marché à la culture anglo-saxonne. Les artistes d’ascendance africaines qui commençaient à faire foule n’étaient probablement pas politiquement correctes leur embourgeoisement, et leur mouvement d’humeur gênait sans doute une certaine France jalouse de son passé aristocrate, qui avait tôt fait de substituer les noirs français aux noirs américains jugés plus cool, car n’étant pas une menace directe pour l’establishment français. 20 ans plus tard le constat est amer la musique d’expression française tout comme celle produite dans l’espace francophone est un nain comparé au géant anglo-saxon pourtant ce n’est pas le talent qui manque aux musiciens de l’espace francophone afin de donner la réplique. Malgré le talent et la passion de certains, il y a un manque criard de volonté politique et de structures qui n’augurent rien de bon, et pire le formatage angliciste a fait des ravages important dans la population de l’espace francophone, si bien qu’il devient très difficile pour les musiciens de cet espace de vendre sans s’américaniser. Aussi même si ça et là on a des sursauts d’orgueil, on n’est pas moins en train d’assister à un génocide culturel qui semble ne scandaliser personne tant les mœurs s’avèrent avoir atteint un niveau de perversion innommable.

cependant la morale de l’histoire et la solution est en Afrique creuset de la culture musicale mondiale, seul les africains ont le pouvoir de changer la donne de la musique produite dans l’espace francophone si un seul genre musical comme le rap et le hip hop lui a été emprunté par ses descendants afro américains a atteint les cime de l’industrie du divertissement , le continent qui regorgent d’une pléiade innommable de genre musicaux devrait bien trouver une solution à ce problème a la seule condition que les africains eux même commence à prendre conscience de leur richesse culturelle en l’exploitant à bon escient, et en utilisant les support de l’ère moderne. Lorsque diaspora afro américaine et caribéenne semble plus préoccupé à se faire accepter dans le monde occidental, qu’à retourner aux sources et se construire un marché comme celui de l’Afrique avec son milliard et plus d’habitants, les musiciens africains ont un beau coup à jouer. Même sans utiliser le français comme premier vocable certains amoureux de la francophonie multicolore ont compris que la culture dans l’espace francophone ne saurait vivre sans composer avec l’Afrique.

Par Hubert Marlin Elingui Jr. Journaliste Écrivain


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