top of page

« Exhibit B » L’art au service du Racisme


Mon Dieu ils sont devenus fous ! Ou alors ils n’ont plus peur de rien tant l’environnement est délétère, la corruption des âmes est en train d’atteindre son apogée, sans que certains ne s’en rendre même compte, que veut-on faire croire au public ? Qu’un Sud-Africain blanc qui n’est pas raciste a eu la brillante idée de faire une œuvre d’art qui est un zoo humain ou les bêtes mises en scène ne sont que des noirs, n’est pas un acte implicite et explicite de racisme dans sa forme la plus abjecte ? Exhibit B reste grandement imprimé dans la logique des expositions coloniales et du Sara Baartman Show ou Venus Hottentote ; née dans le Cape en Afrique du sud en 1789 cette femme noire aux formes arrondies fut mise en spectacle nue un peu partout en Europe, vendue comme une vulgaire marchandise prostituée et taxidermisée après sa mort survenu en 1815 dans le monde dit civilisé; Sara Baartman ne retrouvera la terre de ses ancêtres que 187 ans plus tard après la chute du régime de l’apartheid en Afrique du Sud.

Tout le monde sait ce qu’est l’Afrique du Sud blanche, avec son histoire odieuse d’apartheid qui malgré le fait qu’il ait été aboli légalement n’a pas été aboli dans la manière de penser de la majorité des

Sara Baartman.png

blancs sud-africains, en 20 ans on ne saurait changer radicalement le comportement d’une société où le racisme est en vigueur depuis plus de 4 siècles. Le racisme n’est pas fini bien au contraire il s’est intégré de manière sournoise dans la vie, en utilisant de manière subtile des stratagèmes, il se camoufle, et mute si bien qu’il peut prendre l’aspect d’une œuvre d’art. Bien même s’il fallait admettre qu’une œuvre d’art peut choquer, l’art n’est qu'un moyen d’expression, comme sa bouche que l’on peut utiliser pour proférer des insultes racistes. le parfumeur Guerlain a su si bien le faire il y’a quelques année répandant les effluves nauséabondes d’un racisme de bien mauvais alois durant une interview télévisée.

Levons l’équivoque une fois pour toute, si l’on voulait montrer un zoo humain si tant soit peu que l’on accepta l’idée que les mammifères de race humaine soient des animaux, pourquoi une seule race est présentée dans sa plus simple expression dans cette exposition de la haine ? la nudité des acteurs noirs dans un climat supposé froid sous entend un chosification sexiste de la race noire.

Si cette œuvre symbolise la lutte contre le racisme comme certains semblent le clamer pourquoi doit on représenter et semer la haine pour la combattre ? En outre ou est l’intérêt de montrer la haine sans montrer ceux responsables de ces actes de haine à savoir les colons ou esclavagistes blancs?

Exhibit B est sans ne point douter, une ode au bon vieux temps de l’esclavage et des colonies. La métaphore de l’assertion selon laquelle les noirs sont des animaux, donc inferieurs à l’humanité, encore qu’il y a des animaux qui peuvent se targuer d’avoir plus d’intelligence que l’humain doublé de qualités plus athlétiques et sensoriels, là est un autre débat.

Quoi qu’il en soit Cette exposition nous replonge à l’époque des prémices de l’esclavage, où les philosophes de lumière et l’église catholique discutaient de l’humanité de la race noire, « les noirs seraient trop noirs pour avoir des âmes et seul l’esclavage pourrait leur apporter la lumière divine » clamait –on en ces temps. Ces pitreries n’étaient forcement pas du racisme à l’époque, surtout que ce venin craché contre une race provenait des éminences grise du royaume de France. Les élucubrations mesquines d’un grand savant qui malheureusement ne savait pas que les noirs étaient des êtres humains à part entière et les premiers hommes modernes qui puis est, avait la saveur du sucre qui devait conduire de force des millions d’individus à produire le cristal exquis qui devait meubler les tables de l’aristocratie européenne, dont Mr François Marie Arouet alias Voltaire, en faisait partie. L’histoire inédite de l’esclavage reconnait Voltaire comme l'un des actionnaires de cet odieux commerce. Au moins il savait ce qu’il gagnait de cette campagne de dénigrement et de haine envers la race dite noire.

Aujourd’hui plus que jamais il faut rester sceptique sur les motifs du racisme avec le temps qui passe et l’éducation des masses qui se fait de manière plus soutenue, il est difficile de croire que certains doutent toujours de l’humanité de la race noire, pour soutenir des aberrations pareils, surtout qu’avec les progrès de la science on sait désormais que les africains n’ont jamais été des singes, pour être dans les zoos. La théorie de l’évolution est fausse en ce qui concerne l’africain, tandis que l’on sait desormais que pour devenir moderne comme l’africain, l’homme blanc qui est un descendant direct de l’hominide du Neandertal ne doit son humanité qu’à son mélange avec la race noire, et à la mutation de son espèce vers l’homo sapiens. L’homo Africanus était déjà moderne avec une vie sociale plus dense lorsque l’humanoïde dit homo Neandertalis était encore en cave.

Le racisme est soutenu de manière perverse par la spéculation capitaliste. Comme avant si on n’avait pas instauré le principe selon lequel les noirs étaient des sous hommes il n’y aurait jamais eu esclavage ni profits matériels des esclavagistes dans le nouveau monde. Les aristocrates et esclavagistes d’hier sont les oligarques d’aujourd’hui. Et aujourd’hui l’intérêt des actes racistes un peu partout dans le monde devrait avoir une analyse plus clinique.

Une bonne catégorie de blancs qui sont loin d’être des aristocrates ou des oligarques sont des suiveurs de cette idéologie raciste qui ne profite qu’à l’élite blanche, et sont souvent accusés à tort ou à raison d’un crime qu’ils n’ont pas planifié, mais soutenus souvent de manière tacite, qui ne dit mot consent dira-t-on.

En outre pour mieux comprendre ce paradigme il faut observer la géopolitique mondiale. les occidentaux ont largement atteint le point de satiété dans le développement socioéconomique, et selon les lois cartésiennes ils ne peuvent que retomber et être dominé par de nouvelles forces qui les poussent à lâcher du lest, et dans cette bataille de survivance, le vieux monde occidental éssaye tant bien que mal de survivre à une mort qui est inexorable. Les assassinats impunis des noirs aux Etats-Unis par la police et l’exposition Exhibit B, contribuent à montrer aux yeux du globe terrestre que le monde raciste capitaliste a encore de l’aplomb, mais pour combien de temps ?

Dans la configuration actuelle du monde toute tentative de survit du vieux monde par les vieilles tactiques de dénigrement des autres, et du darwinisme social seront de plus en plus vouées à l’échec en grande partie grâce à la circulation plus libre du savoir et de l’information et à cause de l’impopularité de ces manœuvres dilatoires aussi bien chez les noirs que chez les blancs. L’esclavage a réussi jadis à cause de l’incurie et de l’analphabétisme chronique de la population européenne et africaine des siècles passés.

Cependant il est tout aussi important de souligner que cette exposition mets la lumière sur les réalités quotidiennes de la société racialiste où l’exclusion, le racisme et le darwinisme social (règles écrites ou non écrites qui sont imposées à un groupe d’individus pour empêcher leur développement socio-économique) sont au menu du jour de manière perpétuelle. Aussi les acteurs noirs qui acceptent de jouer de pareils rôles, ne sont que la conséquence directe du manque d’emploi pour les noirs dans des structures racialistes du monde des arts, on verrait mal un acteur noir qui gagne confortablement sa vie accepter cette ignominie, la misère des autres n’a jamais été si bien exploitée. La seconde conséquence directe de cette exposition est le fait qu’elle prouve de manière irréfutable que la société occidentale reste foncièrement raciste, si le racisme se vends si bien c’est qu’il a un public qui le soutient, Exhibit B C’est le Sara Baartman show revu et corrigé que les gens se le disent bien, on se souvient d'ailleurs qu’il n’y a pas si longtemps que ça les expositions coloniales qui mettaient en scène des négros d’Afrique et d’Outremer furent arrêtées seulement en 1958 avec l’accession à l’indépendance des peuples d’Afrique. Par conséquent il est clair que de nos jours pour que le mépris des occidentaux envers les noirs cesse il est temps que ces derniers travaillent à leur indépendance économique et morale. La tâche qui semblait jadis quasi impossible, semble beaucoup plus aisée de nos jours, avec les facilités d’accès à l’information et au savoir, surtout qu’en face l’adversaire est en train de perdre la raison.

Le sage dit « Quand Dieu veut perdre quelqu’un, la première des choses qu’il lui enlève c’est la raison ». Cette exposition c’est de la pure folie d’une grandeur décadente de l’occident.

Marlin Flashmag.jpg

Par Hubert Marlin Elingui Jr.

Jurnaliste Ecrivain

Headline - A la une
In This Edition
Archives
bottom of page