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Les Universités et les Sociétés Secrètes


Loccultisme se définit comme l’ensemble des connaissances ésotériques qui ne sont reconnues ni par la science ni par la religion, et qui requièrent une initiation dans des pratiques secrètes, touchant à la magie et aux arts divinatoires. Des données immatérielles, négation du rationnel comme l’intuition ou le paranormal, ont cependant depuis des lustres, droit de cité dans les institutions où le rationalisme, est la pierre angulaire qui régis le savoir. S’il semble paradoxal que l’occultisme au-delà de son apprentissage dans des facultés spéciales, où le but principal est souvent d’apprivoiser le monde de l’invisible afin de le rendre visible et parfaitement rationnel pour l’initié, soit devenu l’échelle ultime de gradation sociale dans les sociétés occidentales, jugées pourtant rationnelles et matérialistes. Cependant il faut noter que savoir ce qui est secret, est un facteur du pouvoir qui reste l’opium des élites.l’occultisme le plus connu dans les institutions universitaires, reste celui qui est occultée, car il est l’apanage des sociétés secrètes estudiantines qui depuis régissent les réseaux que d’aucuns accusent à tort ou à raison d’être l’antre de la cooptation, du favoritisme et l’élitisme, qui va au-delà des campus des plus prestigieuse universités du monde, influençant grandement la société humaine; car à bien des égards les hommes et les femmes les plus influents de la planète ont souvent appartenu à ces réseaux sectaires.

La littérature dite complotiste abonde sur ces sectes. Cependant très peu d’auteurs se sont souvent intéressés aux dynamiques du secret, car il ya une différence fondamentale entre savoir que le secret existe, et savoir ce qu’est le secret. Comme le décrivait si bien Nicolas Adell « knowing the secret » savoir le secret est réservé aux profanes, qui souvent ne savent que ce que l’on veut qu’ils sachent, et « owning the secret » posséder le secret, qui est réservé aux initiés qui savent le contenu du secret . En occident en général, on estime que la propagation des sociétés secrètes est intimement liée à la chute de l’Empire romain qui entraîna une grande période d’instabilité politique et économique en Europe. Ce chaos que d’aucuns ont appelé l’âge des ténèbres, dura plus de 7 siècles. Il fallut attendre la colonisation des Maures en Andalousie, entre le 8e et le 12 siècle pour ramener une espèce de savoir et de lumière en Europe. Les maures amèneront avec eux en Europe des sciences paranormales africaines, et Moyen-orientales qui influenceront grandement les courants sectaires. Comme la Rose-croix, ou la Franc maçonnerie. L’ordre reviendra en Europe sous la forme de la Religion avec l’hégémonie de l’église catholique et de la papauté. La répression de l’inquisition catholique sur les mouvements évoluant en marge de la doctrine canonique, facilitera la création des sociétés qui pour survivre devaient désormais se cacher, et vivre dans le secret. Après, le bannissement des templiers, en France au début du 14 siècle, en Angleterre, la suppression des guildes (associations professionnelles), par Henri VIII au 16e siècle a facilité la création des sectes et des mouvements de pensée, qui dès la Renaissance trouveront un climat propice pour mieux s’exprimer à travers des sociétés secrètes comme la Franc-Maçonnerie en Angleterre, et la Rose-Croix en Allemagne. Ces sociétés secrètes seront intimement liées à la refondation des sociétés occidentales dont l’apogée se manifestera dans les révolutions française et américaine de 1789 et de 1776. Les fraternités ayant fait tomber les royautés Au XVIIIe siècle, seront les mêmes qui des deux côtés de l’Océan créeront un nouvel ordre mondial qui hélas malgré tous ses grands mots, tel, la fraternité, l’égalité et la liberté ne s’attaqueront pas à tous les maux ; dont en occurrence la peste des temps qu’est le racisme anti noir, et l’esclavage qu’il engendra. Un grand adepte de ces ordres initiatiques en la personne de Napoléon Bonaparte aura même le bagout de rétablir l’esclavage à Haïti et dans les Antilles françaises. L’oubli de la condition noire dans les mouvements sectaires, dits des lumières n’est pas anodin, car il porte en lui les gênes du racisme dans son aspect élitiste, qui plus tard deviendra la pierre angulaire des sociétés secrètes estudiantines, créatrices d’élites.

Dans le désir de blanchiment du savoir filial, les sociétés secrètes estudiantines occidentales délaisseront le caractère africain et moyen oriental, des sciences occultes, qui avaient au départ permis au sociétés secrètes influentes comme la Franc-Maçonnerie et la Rose-Croix, de se développer, pour endosser l’hellénisme. Lorsque les francs-maçons réclament leur filiation chez Hiram le bâtisseur du temple de Salomon, les Rosicruciens eux se réclament des sociétés hermétiques de l’Egypte antique comme celle de Memphis. Aussi, aux Etats-Unis par exemple, les premières fraternités se retrouvent dans les plus anciennes et prestigieuses universités. Cependant, il faut noter que si le Flat Hat Club fondé en 1750 au William & Mary Collège en Virginie, est l’antichambre de la Franc-Maçonnerie, et aurait connu comme adeptes des éminents personnages comme Thomas Jefferson. L’après révolution marque nettement l’émergence des sociétés secrètes de style hellénique comme le Phi Beta Kappa fondé en 1776, le Sigma Phi Society (1827) et Delta Phi Fraternity (1827) . Ce qui est hellène est grec et n’est pas absolument africain, ou oriental. A une époque ou être blanc est un privilège, les sociétés sécrètes estudiantines rétablissent avec acuité des schémas d’une société hiérarchisé par la race et l’appartenance à un groupe de privilégiés. Les érudits noirs américains devront faire le pied de grue pendant plus d’un siècle pour trouver une filiation noire à la Grèce antique, pour en même temps espérer être admis dans ces groupes hermétiques, en tant que membres à part entière et non comme agent servant la domination d’une race sur les autres. Jusqu’aujourd’hui il existe une zone grise dans laquelle se meut les afro-américains et les africains, qui consiste à adhérer à ces sectes pour l’avancement personnel, contre le service à l’ordre racialiste. L’orientation sexuelle des sociétés secrètes à connotation hellénique en général est homosexuelle, car grandement influencés par les pratiques sexuelles de la Grèce antique où le lesbianisme et la pédérastie était une norme. Il n’est pas rare que le bizutage consiste aux rapports sexuels des jeunes recrues avec les partenaires du même sexe.

Les pratiques qui peuvent être moralement critiquables par les profanes, scellent mieux les lois de l’omerta qui régissent les sociétés secrètes. Dans la même philosophie de domination et de conquête d’une race sur les autres les sociétés secrètes comme le Skull and Bones, très fameuse pour le nombre de dirigeants américains qui seraient affiliés, aurait des reliques des rois des peuples conquis, comme le crane de Geronimo Goyaałé (1829 -1909) une grande figure de la résistance de la tribu Apache contre les colons américains. Boire dans le crane d’un adversaire conquis confèrerait une certaine aura dominatrice aux futurs héritiers de l’empire. En parallèle du système universitaire fondé sur un idéal méritocratique, malgré les scandales comme celui mis à jour récemment aux Etats-Unis, qui favoriserait l’accès aux institutions prestigieuses aux progénitures des plus nantis par corruption, les sociétés sécrètes des milieux estudiantins perpétuent un système de socialisation élitiste. Et le secret en lui-même est un outil d’ingénierie sociale dont l’objectif inavoué est la manipulation des masses. Aussi l’un des premiers effets manipulatifs du secret consiste à isoler ceux qui le détiennent de ceux qui l’ignorent. Le savoir étant le tamis, entre les élus et la plèbe. En outre le secret doit être manié par l’adepte comme un instrument de pouvoir. Comme le dit si bien Jamin dans son ouvrage paru en 1977. La possession d’un secret implique certes un savoir-taire, mais surtout un savoir-dire. Il faut savoir laisser entendre que l’on possède des informations sans pour autant les révéler. Il est ainsi important de subjuguer les masses en attisant la curiosité, savoir donner des bribes de récit, de rumeurs, de légendes, car le secret et l’occulte fascinent toujours. Arborer des signes et symboles vestimentaires, ou faire de la gestuelle, permet souvent au-delà de montrer son appartenance aux autres qui savent, de passer un message selon la situation dans laquelle un adepte se trouve. Aussi par exemple le membre d’une secte faisant face à des difficultés lors d’un procès peut passer des messages subliminaux à ses frères et sœurs, afin qu’ils lui viennent en aide dans l’issue du procès. Et bien souvent lorsque qu’un litige oppose deux membres d’une même secte les loges se saisissent en premier de l’affaire et la juge, et le jugement final public en général est directement inspiré du verdict rendu dans les loges sécrètes, par ce que même les juges sont souvent dans bien des cas des adeptes de ces cercles secrets. Les adeptes des sectes, aussi bien dans les milieux estudiantins comme de celui de la politique, ou des arts, savent cacher le secret en pleine vue (hiding in plain sight). Aussi certains secrets sont consciencieusement préservés, ou font l’objet d’un jeu à la frontière de ce qui est voilé ou dévoilé, tu, ou révélé. Apprendre à manipuler cette marge de porosité constitue un instrument de pouvoir et donc un élément clé de la socialisation élitiste perpétuée au sein de ces sociétés secrètes comme l’affirme si bien André Petitat professeur de sociologie à l’université de Lausanne dans son ouvrage « Secret et lien social ». En général dans les sociétés secrètes, il ya une certaine gradation qui implique différents niveaux de secret. Le cercle le plus large concerne ce qui est le moins secret du secret.


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