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Entretien avec Samba Saphir Écrivain


Flashmag a pour invitée vedette, ce mois une jeune écrivaine prolifique qui vient de publier son 3eme ouvrage intitulé Du feu pour les Honneurs. Après le secondaire au Cameroun elle s’installe en France pour les continuer des études universitaires. Elle fera un premier cycle en chimie, avant de compléter son cursus universitaire dans le domaine du Développement Durable, comprenant sans doute que le savoir scientifique devrait s’allier à la méthodologie pour être plus efficient. En plus de son écriture et des études universitaire, le cœur à la main elle affirme, avoir un goût prononcé pour tout ce qui a trait à l’Humanitaire, elle préside ainsi une association à but non Lucratif, qui travaille en partenariat avec une association basée à Ayos sa ville natale au Cameroun. Samba Saphir dans les lignes qui suivent nous en dit long sur sa personne et son œuvre littéraire.

Flashmag : Bonjour Samba Saphir, Flashmag et son lectorat vous disent merci pour avoir accepté cette entrevue. Pour commencer j’aimerais savoir qu'est-ce qui vous mets sur le chemin de l’écriture?

Samba Saphir : C'est moi qui vous remercie pour l’intérêt que vous portez à mes œuvres.

Comme la plupart des écrivains, je suis une férue de lecture ; je lis depuis mon enfance et j'ai vraiment commencé à écrire à l’âge de 12 ans, par un journal intime. J’ai dû y faire une pause pour me consacrer à mes études reprenant des décennies plus tard.

Flashmag : peut-on avoir un aperçu sur vos deux premiers romans et les péripéties de saphir la chronique que vous animez sur internet?

Samba Saphir : tout à fait : Liens sacrés

Publié le 04 Aout 2014 aux éditions « Edilivre », fait état de la place de l’homme dans la société africaine. Une histoire bouleversante et pleine de rebondissements y est mise en scène. C’est une œuvre invitant chacun de nous à réfléchir à la définition du terme «pardon» ; c’est un roman agrémenté d’un zeste de polar.

- Le Pardon Ultime

Publié le 12 Aout 2014 aux éditions « Edilivre », ce roman fait état de la place de la femme dans la société africaine ; le traitement réservé à la veuve et à l’orphelin y est évoqué en plus de la valeur accordée aux actes juridiques, tabous dans la société africaine. C’est une œuvre romantique, invitant chacun de nous à réfléchir à la connotation donnée au groupe de mots « Solidarité africaine ».

Sur la page, Les Péripéties de Saphir que j'anime sur la toile, j'écris des histoires mettant en scène des héroïnes et héros auxquels tous les lecteurs peuvent s'identifier. Je traite sans tabous de divers sujets parmi lesquels, le traitement réservé aux veuves, le rapport à la verticalité, le parallèle entre traditionalisme et modernisme pour ne citer que ceux-là.

Généralement, j'évoque des sujets qui me touchent, m'interpellent et je tiens à partager mon ressenti avec mes lecteurs.

Flashmag : l’amour semble être votre sujet de prédilection pourquoi avoir tablé sur ce thème? C’est vrai que romance rime avec roman mais quand même on aimerait savoir pourquoi tant d’histoire d'amour ?

Cela est-il lié à votre vécu personnel ou à ce qui se passe autour de vous?

Samba Saphir : Je suis une chroniqueuse qui ne souhaite pas être catégorisée car je me reconnais dans plusieurs genres littéraires; romanesque, dramatique, polars, fantasque, fantastique et très spirituelle. J'aime à me plonger dans les méandres de la culture africaine, la valoriser et surtout à en ressortir les différents points afin d'intéresser les jeunes et les moins jeunes.

L'amour est un sentiment que je qualifierais d'ambigu; il a des limites, il peut avoir différentes connotations selon la vérité que l'on souhaite lui donner. L'amour est un sentiment qui a traversé les âges et prends diverses couleurs, il est jugé selon la moralité de l'époque et les conséquences y afférentes.

Flashmag : votre publication récente Du feu pour les Honneurs., écrite sur fond d'amour ne pose pas moins des clivages sociaux comme les antagonismes religieux et le tribalisme qu'est-ce qui vous a inspiré cette histoire ?

Samba Saphir : Je me sers de mon expérience, de mon vécu, de celui de mes proches, amis et famille pour me situer. J'essaie de ne pas prendre position mais plutôt de porter un regard critique sur la société dans laquelle nous vivons. L'amour est un sujet s'apparentant à un puits sans fond.

Flashmag : Parlant de votre ouvrage Du feu pour les Honneurs en l’écrivant aviez-vous un message particulier à passer, un public cible en tête?

Samba Saphir : En mars 2014, après que j'ai éprouvé le besoin d'écrire sur des cultures d'ailleurs, j'ai demandé à mes lecteurs d'Afrique de L'ouest de se signaler afin de m'aider à me balader dans les rues de leur ville à travers leurs yeux.

Une lectrice d'Afrique Orientale s'est signalée et m'a demandé d'écrire son histoire, de raconter son histoire afin de faire comprendre aux africains, que ce qui est arrivé au Rwanda ne concerne pas seulement l'Afrique. J'ai refusé (par respect pour son courage et par pudeur) d’écrire son histoire mais plutôt d'écrire une nouvelle portant sur le tribalisme ayant un rapport assez étroit avec le génocide Rwandais.

Cela faisait des mois que j'avais en idée d'écrire sur le rapport à la verticalité des africains et précisément le mariage inter-religieux, j'ai donc décidé d'allier les deux thèmes, religion et tribalisme.

Du feu pour les Honneurs, est une œuvre assez complexe dans le sens où il est très facile de fustiger au lieu de présenter des faits. Il a fallu écrire, revoir les poids et les mesures ayant trait à chaque thème et surtout, veiller à ce que chaque personnage représente un combat.

Pour cette œuvre, j'ai souhaité et espéré que nous nous reconnaissions tous en au moins, l'un des protagonistes. J'espère que cette œuvre poussera chacun de nous à un certain questionnement et pourra changer le regard que nous portons sur la société ou chacun des acteurs.

Le message porte sur la paix, la tolérance et surtout, l'importance que nous donnons à la morale dans la société et le rapport que nous pouvons y adjoindre à la religion.

J'ai souhaité terminer en laissant une ouverture pour les religions endogènes que nous avons tendances à délaisser au profit de celles dites "exportées".

Flashmag : Parlant justement de la religion ne pensez-vous pas que l'extraversion du peuple noir est dû au fait qu’il soit le seul peuple au monde qui n’a de références religieuses que celle des autres un Jésus Blanc, un prophète arabe et j’en passe, dans ce contexte ne trouvez-vous que les noirs hélas voulant ressembler à ces dieux étrangers perdent leur essence?

Samba Saphir : Je trouve que cette affirmation inexacte, les noirs ont leur Dieu depuis la nuit des temps. Nous connaissions déjà Dieu, l'Etre Suprême, Zambé ou quel que soit le nom qui est donné depuis toujours.

Flashmag : Cependant dans l’optique dominante du christianisme et de l'islam les africains sont quand même soumis au langage imagé blanc ? Avec toute l’iconographie religieuse que l’on voit partout, et cela à mon avis affecte leur idéologie qui forcement devient extravertie

À force d’avoir lu ou vu, les épopées des autres on veut être comme eux par tous les moyens?

Samba Saphir : L'idéologie n'est pas fonction de la couleur de la peau, il y a plusieurs idéologies et plusieurs cultures noires. Je ne pense pas que les occidentaux ont construit leur paix dans les églises, bien au contraire, c'est le fruit de plusieurs guerres, d'invasion aussi bien chez eux que dans les autres endroits du monde.

L'histoire est écrite dans le sang et l'africain ne saurait échapper à cette règle. Même dans l’Égypte Antique, les invasions existaient déjà. La guerre entre les peuples existait déjà. Et c'est le fruit de cette guerre qui donne soit l'apogée, soit le déclin.

Il ne suffit donc pas que l'africain renoue avec ses racines pour connaitre l'émergence, il va falloir passer par des sacrifices...

Flashmag : justement dans cette conquête de liberté et d'émergence il faudrait bien avoir des outils et un plan, à votre avis devra-t-on utiliser en Afrique l'islamisme intégriste, ou le christianisme rigoriste des églises réformistes ? Il faut bien une forme et un fond dans la bataille du progrès social du peuple noir pas vrai?

Samba Saphir : Dans la mesure où l'on souhaite l'union des noirs du monde entier pour voir émerger un peuple unique et fort, il faut nécessairement un paradigme commun qui nous rapproche tous quel que soit notre histoire et notre culture propre, une sorte de "sur-culture noire" qui constituerait le socle et le lien fort qui crée un sentiment d'appartenance chez tous les noirs.

Il faut toutefois savoir que l'union a ses avantages et ses inconvénients. Le risque étant que la sur-culture fasse disparaître les sous-cultures et identités multiples qui font la richesse de notre Humanité. A titre d'exemple, nous avons la sur-culture occidentale actuelle, basée essentiellement sur des influences anglo-saxonnes, qui grâce à la mondialisation, absorbe petit à petit toute la diversité et la richesse culturelle occidentale au détriment des identités culturelles multiples.

Ainsi dans le monde d'aujourd'hui, aussi bien le français de campagne que le pygmée de la foret en passant par le fermier anglais ne s'y retrouvent pas.

C’est ce modèle, là qui nous a failli et dont il faudra s'en débarrasser au plus vite si nous voulons exister à mon avis la richesse est dans la diversité pas l’inverse. La diversité risque de se perdre en cas d'union du peuple noir calquée sur le modèle occidental de mondialisation qui montre ses limites. Toute union devient nocive lorsqu'elle tue la diversité qui fait la richesse.

Flashmag : l’histoire commune d'esclavage de colonisation et de racisme qui perdure devrait être un élément fédérateur je pense?

Samba Saphir : Se fédérer sur la haine des autres, c'est se projeter en fonction du regard des autres, hors l'africain a besoin de puiser les ressources dans l'immense culture dont il hérite de sa riche histoire depuis l'Egypte Antique. Il me semble donc important de se fédérer autour de valeurs positives qui ont fait la grandeur de l'Afrique.

Flashmag :Sans pour autant évoluer en fonction de ceux-là qui vous haïssent, il faut bien un élément catalyseur qui puisse vous permettre de prendre conscience?

Samba Saphir : L’Afrique a la plus grande diversité culturelle au monde. Pour l'instant cela constitue son malheur car les plus "forts" l’instrumentalisent pour diviser à leur profit. Cette diversité constituera une richesse lorsque le rapport de force s'inversera.

Flashmag : c’est tout le mal que l’on puisse souhaiter au Africains, en tous cas pour revenir à votre ouvrage pourquoi avez-vous choisi de vous auto produire ?

Samba Saphir : L’autoproduction est une volonté de liberté et d'indépendance, car se faire éditer revêt de multiples contraintes.

Flashmag : au moment de clore cet entretien un mot pour la fin a vos nombreux lecteurs ? Et où sera disponible votre ouvrage ?

Samba Saphir : Pour conclure, j'invite tout le monde à renouer avec la lecture qui est une très belle forme de divertissement, ce d'autant plus que derrière chaque ouvrage est véhiculé un message. Procurez-vous déjà le premier tome de cette trilogie et restez aux aguets pour les suivants;

Du feu pour les Honneurs est disponible depuis le 7 Novembre, pour passer commande, il suffit de me contacter via ma page Facebook, Twitter, par téléphone et par courriels…

- Facebook, Twitter, Instagram avec SAMBA SAPHIR et sur Watt pad avec "labigsaphir"

Tel : 00(33) 6 10 04 72 82

Flashmag : Je vous remercie pour cette interview et vous souhaite bonne continuation.

Samba Saphir : Merci et à vous autant.

Interview réalisée par Hubert Marlin

Journaliste


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