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Les institutions politique africaines sont plus stables quand elles sont ancrées dans les coutumes a


Le monde entier est en admiration avec ce qui se passe au Benin, les occidentaux s’enorgueillissent de cet élève qui apprend bien ses leçons de démocratie mais doit-on vraiment enlever la paternité de la stabilité des institutions politiques dans les pays comme le Benin le Sénégal et le Kenya, aux africains eux même, quand on sait que la charte Mandingue Kuru kan Fuga dans le Mali actuel fut instituée en 1236, après que les Mandingues se furent libérés du joug du roi despote Soumaro KANTE?

Le peuple guidé par la sagesse ancestrale s’était réuni pour rétablir l’ordre sans l’intervention d’une force étrangère. Cette charte qui tacle tous les aspects de la vie citoyenne octroyait déjà aux femmes le droit de vote et d’exercice de fonction publique plus de 700 ans avant même que les occidentaux pensent donner aux femmes le droit de vote. Le fédéralisme aussi fut consacré lors de cette charte qui vit les douze gouverneurs de provinces reconnaître en Soundjata Keita la responsabilité de diriger la fédération Mandingue en tant que roi. Le principe de droit divin conventionnel définit plus tard par Thomas D’Aquin (1225 – 1274) dans une Europe moyenâgeuse n’était encore que théorie. Pour Thomas d’Aquin qui s’était beaucoup inspiré des travaux des érudits grecs et arabes qui eux-mêmes s’inspirèrent de l’Afrique antique;

Le Droit positif humain est une nécessité de par la nature même de l'Homme. L'Homme est un être politique, un être qui vit en société et qui donc a besoin d'un ordre social, d'un ordre politique. Le droit positif humain n’est valable que s'il est accepté par tous. Il tire sa force légale de son consensus. Et devient un bien commun que chacun se doit de défendre.

Suivant ces principes ancrés dans la sagesse africaine, les assises de 12 jours présidés par le roi des Bobos qui joua le rôle de président de l’assemblée législative adoptèrent 44 articles régissant les différents secteurs de la vie définissant les droits les devoirs et obligations des uns et des autres.

Cet exemple montre que l’exercice du pouvoir politique en Afrique avec le concours du peuple que les occidentaux ont appelé démocratie n’est pas quelque chose de nouveau, encore qu’il faut voir cette démocratie Africaine d’un autre œil car elle n’est en rien inspirée du désordre et de la cacophonie qu’est la démocratie occidentale où le droit à la liberté est consacré, en opposition à la liberté du droit qui doit être stricte car tout ne peut pas être permis surtout pas des comportements , qui détruisent l’ordre naturel des choses.

Le droit à la liberté conduit au libertinage qui est une corruption de la liberté consciente comme on l’observe aujourd’hui dans les démocraties occidentales ou même l’immoralité quand elle est sanctionnée par le grand nombre a force de loi. Une injustice en reste une, même si elle est acceptée par tous, ce n’est pas la volonté simple des hommes qui compte mais le respect de l’ordre naturel des choses. Dans les démocraties occidentales, le nombre et les hommes sont le fondement du droit, tandis que chez l’Africain c’est la notion abstraite et essentielle de la conscience et de l’adéquation avec l’ordre naturelle des choses qui compte. Cet ordre moral est imprégné dans la conscience des africains par une entité suprême Dieu. L’occidental a appelé ce principe plus tard le libre arbitre tandis que pour l’africain il s’agit de la conscience divine qui permet à l’homme de juger ce qui est bon ou mauvais…

Le droit de la liberté dans les confréries africaines est un principe sacré qui place en premier la loi morale et coutumière au centre de toute liberté, ce genre de liberté que l’on dirait codifiée est plus efficiente et permet plus de stabilité dans la vie sociétale car elle se construit autour de la coutume qui est son fondement. L’occidental hélas a toujours présenté les coutumes africaines comme étant répressives et despotiques ce qui est faux, car certains de ces aspects sont des dogmes importés de l’occident et de l’Arabie comme le mariage forcé des mineurs ou l’excision.

De ce principe un constat en ressort tous les pays africains où les coutumes restent assez vivaces ont des systèmes politiques les plus stables. Et souvent cette stabilité a été acquise de grande lutte contre les autorités coloniales. Au Kenya par exemple la révolte des Mau Mau, la société secrète Kikuyu contre le pouvoir colonial britannique est à mettre à l’actif de cette lutte pour la sauvegarde de la coutume séculaire. La victoire des Mau Mau, sur la Grande Bretagne a permis à faire du Kenya, le pays stable qu’il est aujourd’hui. Si le système colonial et néocolonial avait eu le dessus il est clair que ce pays connaitrait le sort des instabilités des autre pays de l’Afrique subsaharienne comme le Libéria, la Cote d’ivoire, le Sierra Leone, ou l’Ouganda voisine où jusqu’aujourd’hui les fanatiques d’une religion importée continuent à mener une lutte armée contre le peuple Ougandais. La destruction du royaume de Toro en Ouganda, et la guerre qui a suivi est un exemple atypique, qui prouve que la destruction des coutumes séculaires ne peut qu’apporter l’instabilité et les troubles sociaux, comme ce fut le cas en Ethiopie, après le coup d'Etat contre Hailé Sélassié le dernier Négus ... La révolte des Mau Mau est l’antidote de la lord résistance army de Joseph Kony et chacun peut librement apprécier les méfaits de la pénétration des dogmes religieux occidentaux et les bienfaits de la préservation des coutumes locales, en comparant la stabilité des deux pays.

Le Sénégal un autre pays souvent cité comme exemple de démocratie africaine est lui aussi un cas spécifique, si ici les occidentaux ont tendance à citer le travail de l‘un de leur pur produit, Cedar Senghor, comme précurseur de l’alternance au pouvoir en Afrique, l’observateur avertit sais très bien que sa stabilité, le Sénégal le doit à un noyau dur des confréries musulmanes qui restent garantes de la protection des coutumes et ont par conséquents un mot déterminant à dire quand à l’exercice du pouvoir politique, par ce qu’ exerçant une autorité reconnue par tous. Au Sénégal le jeu politique se fait autour de ces confréries. Loin d’adopter l’islam intégral, ces sectes religieuses ont plutôt fait une inculturation qui leur a fait se réapproprier cette religion. Inculturation qui leur a souvent value des foudres des islamistes intégristes comme Ousmane Dan Fodjo qui considérait que cet islam-là, était plus du maraboutisme africain qui est une espèce de vaudou à la sauce musulmane. les plus grandes confrérie sont les Xaadir la plus ancienne, originalement fondé par le mystique soufi Abd al Qadir al-Jilani au XIIe siècle, elle a atteint le Sénégal au cours du XVIII siècle. Les Tidjane, la confrérie la plus répandue. Les Mourides la confrérie, La plus riche et la plus active, fondée par le marabout Cheikh Ahmadou Bamba, et La confrérie des Layènes. Toutes ces confréries jouent un rôle important de garde-fou qui permet la stabilité des institutions politiques.

Depuis l’ancienne Egypte le clergé à souvent joué un rôle prépondérant en imprégnant ses principes dans la conscience populaire, gage du respect des institutions établies.

Au Benin, le Vaudou et sa capitale Ouidah son l’épicentre de la conscience du peuple Béninois, et c’est le Vaudou religion ancestrale qui a toujours permis de trancher dans les joutes politiques, en se basant sur les règles coutumières et la sagesse ancestrale. Là-bas aussi le clergé jouit d’une aura importante, aussi bien au sein des populations que de la classe politique. Parlant du Vaudou d’aucuns se poseront la question, pourquoi Haïti un autre pays ou le vaudou est prépondérant ne connait pas de stabilité. De 1802 à aujourd'hui Haïti a perdu son Vaudou en quelque sorte, ce qui les a aidé à sortir du joug de l'esclavage, a été oublié ou perverti avec le temps. La perversion des valeurs ancestrales sous la dictature Duvalier, où le Vaudou était plus utilisé pour consolider le pouvoir d'une famille dirigeante, pas un peuple, a été corrosif. Et pire le clergé ne s’est jamais constitué, les prêtres vaudous n’ont toujours pas réussi à faire l’unanimité en se constituant en personne morale de référence comme au Benin où ils n’ont pas souvent hésité de défier les autorités politiques qui voulaient confisquer les droits du peuple. En tout cas une chose est certaine le jour où Haïti se réconciliera avec sa culture et sa religion africaine en plaçant ses principes au centre de ses préoccupations sociale les choses évolueront positivement.

Que dire des autres sociétés sécrètes africaines, et occidentales, quel est le rôle qu’elles jouent dans l’exercice du pouvoir en Afrique ?

En dehors des cas ci-dessus cités il y a une pléiade de société secrètes africaines qui ont survécu à la colonisation mais en générale avec la balkanisation du continent et la paupérisation de l’Afrique subsaharienne par la colonisation et le néocolonialisme, ces sociétés secrètes ont pour la plupart succombés à la corruption, mettant leur savoir secret à la disposition des despotes comme ce fut le cas de Mobutu qui était membre de la société secrète des hommes léopards. L’appartenance de l’establishment politique africain aux sociétés secrètes leur permet en général de consolider leur pouvoir au détriment du peuple. Les sociétés sécrètent occidentales quant à elles permettent plus la pérennisation de la politique néocoloniale en plaçant a des postes stratégiques des dirigeants africains formés dans les universités occidentales où ils ont été recrutés et initiés dans des loges sécrètes, et comme résultat, l’autorité derrière le pouvoir politique de ces nations africaines, est détenue par l’occident qui dirige à travers ces régents, qu’il impose.

Par Hubert Marlin Elingui Jr.

Journaliste Ecrivain


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