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Le monde Libre est-il Libre?


Dans le monde libre idéal, la liberté doit s’opposer à la tyrannie, cependant à cause du paradigme spéculatif, beaucoup estiment que la liberté a un prix qui si besoin s’en trouve doit utiliser la tyrannie de la sécurité extrême, pour mieux se protéger, nous dit- on . C’est un oxymore peut être, un jeu de mots sans doute, où le nominal antinomique, traduit la roublardise qui mine les politiques du monde occidental de l’après-guerre froide. Le terme «monde libre» est apparu à la fin des années 30 et au début des années 40 comme un cri de ralliement antifasciste. Au printemps 1938, un groupe d'écrivains et d'hommes politiques français, dont l'ancien Premier ministre Édouard Herriot, fondèrent un magazine intitulé «Monde libre» afin de favoriser une plus grande solidarité entre les nations démocratiques. Quatre ans plus tard, au plus fort de la Seconde Guerre mondiale, le vice-président américain Henry Wallace souligna la nature existentielle du conflit mondial dans un discours à l'International Free World Association, basée aux États-Unis: «Il s'agit d'un combat entre un monde esclave et un monde libre. . Tout comme les États-Unis en 1862 ne pouvaient pas rester à moitié esclaves et à moitié libres, de même en 1942 le monde doit prendre sa décision pour une victoire complète dans un sens ou dans l'autre. » Plus tard cette année-là, le film de propagande oscarisé Frank Capra «Prélude à la guerre» a illustré ce point en montrant deux sphères côte à côte, une noire et une blanche, l'une un «monde libre» et l'autre un «monde esclavagiste», chacune englobant un globe entier. Le message était clair et très répété: la planète était devenue petite et interdépendante; les forces de l'esclavage avaient entrepris de conquérir le monde; et le sort de la liberté partout dépendait de leur défaite.

Le discours politique ne précède jamais l’action il est juste un pilule amère saupoudrée de sucre, pour faire croire à une science inexacte. Lorsque le vice-président américain utilisait la rhétorique anti esclavagiste pour parler de l’impératif de l’émergence d’un monde libre il faisait fi des 4 siècles de servitude qui auront construit les Etats-Unis. Si l’esclavage était si mauvais pour leur conscience il ne fallait pas l’utiliser pour construire les Etats-Unis. Où étaient les forces anti esclavagistes pendant 400 ans ? pourquoi subitement elles se réveillèrent au 19e siècle pour une guerre de sécession qui avait plus des allures d’une guerre politique et économique que d’altruisme idéologique. Il reste tout de même curieux que des blancs qui n’ont octroyé les droits civiques aux noirs que 100 ans plus tard, aient choisi 100 ans plus tôt de s’entretuer pour les mêmes noirs, pendant la guerre de sécession. La condition des Noirs était-elle si importante que certains Blancs devaient mourir pour, tout en conservant le racisme institutionnel? Il est important de rentrer dans l’histoire pour mieux comprendre le comportement récurrent des entités car les résultats des courses est toujours liée à la qualité de la bourse du client. Les assertion américaines anti esclavagiste en pleine période de ségrégation raciale auraient dû interpeler plus d’un. Les autorités américaines étaient dans un cynisme des plus ombrageux en parlant du monde libre lorsque la population noire des Etats-Unis n’était pas libre et n’avait même pas le droit a la citoyenneté ni aux éléments les plus basiques de la liberté comme le droit de circuler dans les établissements publics. D’où vient-il donc que l’on se déclara volontiers promoteur du monde libre lorsque que même l’Allemagne Nazi vecteur important du fascisme dans les années 30 avait été soutenue et financée par les magnats de l’économie américaine comme Ford, General Motors, ou Chase Bank endossant les programmes économiques d’Hitler ? Dès ses débuts cette rhétorique de monde libre ressemble très certainement à une histoire de blanc. Cette espèce de principe égalitaire comme la révolution française qui était censé en premiers libérer les blancs du tiers état et non les esclaves des caraïbes. Et si c’est une histoire entachée de snobisme et de racisme elle est loin d’être un exemple de liberté. Il aura été naïf de penser qu’un pays qui continuait à croire qu’une certaine catégorie de sa population était indigne de tout progrès social économique, aurait des idées nobles pour le bien de tous. Le tout était dans la stratégie de conquête du monde et rien d’autres. Les autorités américaines de l’après-guerre avaient compris qu’il fallait tenir un autre langage que celui du bellicisme fasciste, ou bolchevique, pour gagner le monde, et établir leur hégémonie . Le péché originel de sincérité est resté le nuage le plus ombrageux, qui des années plus tard sonnera le glas de ce que l’on a appelle le monde libre, qui se révélera plus comme une sphère d’influence des Etats-Unis et de ses pays satellites. Une aire de débouchés pour l’économie néo libérale, prônée par les Etats-Unis. Si avant il avait fallu bombarder des pays pour ouvrir des débouchés comme lors de la guerre de l’opium qui opposa l’Angleterre à la Chine entre 1839 et 1842 ; avec l’idéologie néolibérale les Etats-Unis réussiront à conquérir des parts de marché phénoménales dans tous les domaines de la technologie aux arts et loisirs, mettant en vitrine leur mode de vie libertaire pour être attrayant pour les masses. La fin de la seconde guerre mondiale et le début de la guerre froide lèveront une partie du voile, de la déception sur la démagogie du terme monde libre. Les États-Unis fermeront les yeux sur les régimes non démocratiques et autocratiques si ces États acceptaient de s'opposer à l'Union soviétique et au communisme. Le Portugal et la Turquie, alliés de l'OTAN, avaient autrefois des régimes répressifs. Il a fallu des décennies à la Corée du Sud pour devenir pleinement démocratique. Et les alliés américains du golfe Persique dont l’Arabie Saoudite jusqu’à nos jours ont à peine reflété les valeurs que se targue de défendre le monde libre. Pourquoi la règle de deux poids deux mesures ? Lorsque par exemple l’administration Obama s’engage en 2011 de contribuer à la révolution qui verra l’assassinat violent de Mouammar Kadhafi en Libye, en même temps elle suppléait à l’Arabie Saoudite et aux monarchies du golfe persique des armes hypersophistiqués. Il faut comprendre que dès, le départ la notion de monde libre est intrinsèquement lié à la notion d’expansion de l’idéologie capitaliste néolibérale, et toute entité visant s’opposer à cet ordre de profit, ce cartel, qui utilise les embargos et la guerre à tour de bras pour réaliser ses agendas, et se faire respecter, doit s’attendre à souffrir les affres de la colère de l’égrégore américain, dont l’ambition reste la domination sans partage du monde par le capitalisme néolibéral, qui prônent la libération des secteurs clés de l’économie au profit de la privatisation par les multinationales. C’est pourquoi les régimes à tendance socialiste où l’État semble tout contrôler pour mieux redistribuer comme en Libye ou au Venezuela seront toujours des entités à abattre pour le cartel néolibéral. De ce point de vue la liberté du monde libre, est antinomique sur deux aspects. Primo, le monde libre prône des alliances sous l’autorité de ce que fut l’hyper puissance américaine de l’après seconde guerre mondiale ; et secundo le monde libre et ses alliés de manière unilatérale décident envers des Nations souveraines, de ce qui est bon ou qui ne l’est pas, faisant fi de manière outrageante du premier principe de la liberté, qui est la liberté de choix et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et d’adopter le régime qui leur convient le mieux pour se gouverner. Le formatage forcé d’une communauté mondiale, qui devrait penser de la même manière ne pouvait que créer à la longue une certaine gêne, et des tensions légitimes des peuples se rebêlant contre un ordre qui en les forçant à adopter un certain type de comportement les manipule au consumérisme ; transformant par l’idéologie, des milliards d’individus à travers la planète, en simple machine à sous, du leader mondial du capitalisme. À l’ère du numérique, beaucoup estiment que la liberté dans le monde occidental a reculé. Si c’est vrai que de nouveaux outils technologiques permettent une meilleure surveillance des citoyens, il est important de noter, que le numérique et l’information circulant mieux qu’avant, permet simplement à la communauté globale de comprendre l’échelle de grandeur de la déception de l’idéologie néo libérale occidentale. Edwards Snowden, et Julian Assange ont simplement rendu accessible au grand public les méthodes de surveillance et de répression de liberté, qui existaient déjà depuis au moins la période de la guerre froide. La preuve des agences renseignement comme la CIA ou la NSA, existent depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Cependant, il est a noté que, puis que le monde sait déjà ce qui se passe, lorsque l’on parle d’imposer la démocratie par les canons, il ya une espèce d’impudente frénésie qui désormais est visible dans le comportement des leaders du monde dit libre, qui désormais assassinent ouvertement comme dans le cas du General Iranien Qassem Soleiman, ou encore on utilise l’appareil de l’Etat pour réprimer les manifestations comme en France. Il ya 30 ans c’est plutôt la CIA qui se serait chargée en secret du cas Soleimani alors qu’officiellement la maison blanche aurait nié toute implication. Alors qu’avec la situation en France on parlerait de respect des libertés lorsque les services de renseignement utiliseraient des méthodes discrètes pour retourner les leaders des gilets jaunes. La liberté du monde dit libre, a pris un tournant encore plus mesquin ces dernières années, quand il en vient à la liberté des peuples de circuler à travers la planète, l’égoïsme jadis voilé, lui aussi est devenu un sujet qui n’écœure plus. L’ignoble se fait ignorer, et devient sociable par sa normalisation dans les consciences occidentales . Alors que le 15 juin 1961 le premier secrétaire du Parti de l'unité socialiste et président du Conseil d'État de la RDA, Walter Ulbricht, déclarait lors d'une conférence de presse internationale: "Niemand hat die Absicht, eine Mauer zu errichten!" (Personne n'a l'intention d'ériger un mur!), le 13 aout 1961 un mur entre Berlin Ouest et Berlin Est sera érigé. Les autorités Est Allemandes à l’époque déclaraient vouloir contrer le fascisme, et empêcher les profiteurs d’entrer dans leur pays. La suite de l’histoire on la connait, avec le régime répressif de la République démocratique d’Allemagne et son déclin. Dans les années 60, si vous aviez parlé de construire un mur aux Etats-Unis , on vous aurait traité Commie. (Sympathisant communiste) Cependant l’histoire aime se faire raconter dans toutes les langues. Aussi en Europe de l’Ouest les crises migratoires récentes ont réveillé les vieux démons. On veut empêcher l’islamisme d’entrer en Europe, et aussi débouter les candidats à la profitation du système social occidental, lorsque l’on n’est pas si innocents que ça dans le malheur des autres. Aux Etats-Unis, la même rhétorique Est Allemande est désormais utilisée avec les mêmes solutions drastiques, il faut construire un mur pour débouter les criminels, les terroristes musulmans et empêcher les migrants des pays pauvres de venir profiter du système social américain. Bien avant l’administration Trump, l’administration Obama avait déjà rendu quasi impossible l’entrée aux Etats-Unis de tout ressortissant étranger qui par le passé, durant son séjour aux Etats-Unis auraient bénéficié de l’aide d’un service social américain. Une mesure qui reste en vigueur sous Trump. Comme quoi avoir reçu un ticket de métro gratuit, d’une ONG subventionnée par le gouvernement,


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