Mario Epanya : Donner aux femmes noires la beauté qui leur est dû
Discret mais présent à travers une œuvre éclectique Mario Epanya est un artiste qui fige dans le temps
Les instants lumineux.
En Décembre 2012 Flashmag rencontrait pour la première fois Mario, dans le cadre de son exposition Glamazonia, au centre August Wilson de Pittsburg. Ce fut un vrai régal pour les esthètes et aficionados de la beauté de la femme noire. Glamazonia fait exclusivement de photo en noir et blanc a fait la vitrine des musées des 4 coins du monde. Cinq ans plus tard Mario est de retour avec une œuvre qui pour sure fera date. Beautiful comme son nom l’indique est une ode à la beauté noire. Beautiful présente une collection de portrait inédit des femmes noires des plus célèbres au plus ordinaires. Dans les lignes qui suivent Mario nous en dit un peu plus sur sa nouvelle production.
Flashmag : Bonjour Mario nous sommes heureux de vous rencontrer une fois de plus. Glamazonia fut un régal en vitrine, et Beautiful semble s’annoncer comme un régal sur papier glacée. À l’allure où vont les choses, on n’aura pas de mal à vous surnommer Super Mario, tant votre œuvre semble à chaque fois sublimer l’empreinte physique de la femme dite noire. Pourquoi cette obsession entre guillemet, de présenter la femme noire sur ses plus beaux atours ?
Mario : Merci Flashmag pour ces encouragements. Vous savez le fait de
sublimer la femme noire est quelque chose de très naturel chez moi car j’ai grandi entouré de femmes exceptionnelles magnifiquement belles, Elégantes et combatives, d’ailleurs cet ouvrage est dédié à Ma Grand-Mère Maternelle Monique Moussinga Makaki.
Quand vous débarquez à Paris en 2000 avec un background de coiffeur et de maquilleur autodidacte, que vous perfectionnerez sur place ; Aviez-vous idée que vous finiriez photographe, car c’est un euphémisme que de dire que vous êtes l’une des meilleures camera de la place parisienne comment s’est réalisée cette conversion ?
Mario : Je suis le premier surpris par cette reconversion, car mon rêve était de devenir Directeur artistique d’une grande marque de cosmétiques …ayant atteint un plafond de verre et très en colère, j’ai démissionné de mon poste de formateur pour une grande enseigne parisienne. J’ai pris le temps de la réflexion, car malgré ma déception, Le milieu de la beauté m’a beaucoup apporté. Contacts, Grande expérience etc. Donc avec mes économies, je me suis équipé en matériel photo, j’ai choisi ma niche …
And Voilà
Afro activiste vous avez notamment fait du lobbying auprès de Condé Nast l’éditeur américain de magazines afin que cette compagnie publie enfin une édition Afrique de leur fleuron le magazine Vogue vous y recevrez une fin de non-recevoir et créerez Winkler en mars 2011 comment aviez-vous vécu ce refus de Condé Nast ?
Mario : Tranquille, c’est leur choix et je le respecte car d’après leurs dires L’Afrique n’était pas leur cible.
Avec Winkler pensez-vous que vous avez apporté une solution, comblée le vide d’un magazine qui
Représenterait la beauté africaine ?
Mario : Non pas du tout, d’ailleurs j’ai arrêté le magazine, faute d’annonceurs …je pense que c’était un
Peu tôt de ma part car pour Beaucoup, Acheter un magazine de mode n’est pas une priorité….
Etes-vous conscient que la redéfinition de la beauté africaine dans des canons qui lui sont propres vont à l’encontre des intérêts d’un marché de plusieurs milliards de dollars ; car la femme noire occidentalisée, consomme déjà les produit de beauté mis à la disposition de la femme blanche à laquelle elle se force de ressembler, hors avec les mouvements Afro et cosmétique afro, les tresseuses africaines de Paris de New-York ou de Montréal devraient se professionnaliser d’avantage pour répondre à la demande, pareil pour le restant de l’industrie vestimentaire et cosmétique à l’heure qu’il est y a-t-il assez de structures pour répondre aux besoins de la beauté noire ? Il n y a toujours pas d’école en occident ou l’on apprend à tresser à l’Africaine par exemple ? et certains produits Afro ont par exemple été interdits par les autorités française il ya quelques années ?
Mario : Je viens du milieu de la coiffure et du maquillage, Oui il y a eu quelques soucis de formation de grandes enseignes en ce qui concerne le cheveu et la peau noire …mais les choses évoluent dans le bon sens, car aujourd’hui www.lecoledeparis propose de se former et perfectionner sur les cheveux Afro.
On a comme une certaine gêne de parler du comportement des consommateurs d’origine africaine qui ont souvent du mal à accepter de consommer ce qui est produit par les membres de leur communauté. Selon vous à quoi cela est dû ?
Mario : Pour ma part il y a plusieurs explications à consommer du Made in Africa, par les africains. L’Afrique a trainé depuis des siècles une image assez négative, dans plusieurs secteurs économiques, et je pense qu’il y a une nouvelle génération qui fait du rebranding de L’Afrique et qui, malheureusement
Doit faire face à cette défiance, mais je reste optimiste car les mentalités évoluent très vite et certains
Commencent à comprendre l’importance et l’urgence à consommer du Made in Africa
Secundo dans votre approche marketing vous axer votre production sur
quelle cible, les Afro ou tout le
Monde qui pourrait être intéressée aux afro et à votre art ?
Mario : Je cible tout le monde, L’art n’a pas de frontière.
Pour revenir à Beautiful votre nouvel ouvrage combien de temps il vous a fallu pour le réaliser ?Si la femme comme d’habitude a été votre principale source d’inspiration dans cet ouvrage, quelle impression de la femme noire vous voulez donner à ceux qui le parcourront ?
Mario : j’ai été contacté en 2015 par Shokopress, cette maison d’édition basé en Angleterre et on s’est mis au travail, on va dire 1 an et demi. L’impression est tout simplement d’apprécier La Beauté que chaque femme a en Elle
Comment s’est fait votre collaboration avec votre Editeur Shoko Presse ? A-t-il été facile pour vous de
Leur demander d’adhérer au projet ?
Mario : Ce Livre n’est pas mon idée, La directrice chez Shokopress Tapiwa
Matsinde m’a contacté par mail fin 2015, et m’a parlé de ce projet, elle suivait mon travail et souhaitait faire un Livre d’Art sur mon travail. Ils m’ont donné carte blanche et vu que ça tombait pour mes 10 ans de carrière en tant que photographe J’ai tout de suite dit OUI, une belle occasion pour célébrer la photographie Africaine et
Rendre hommage à La femme noire, mon thème de prédilection. Une belle aventure en tout cas.
Avant de mettre un terme e a cet entretien avez-vous un mot le public ? en dehors de Beautiful sorti le 24 Avril y a-t-il un autre rendez au quel vous aimeriez convier le public, soirée dédicace et autre projet ?
Mario : Pour l’instant non, rien de prévu en dehors de la promo de BEAUTIFUL qui sera organisé par La maison d’édition Shokopress. Je continue à faire mon travail de photographe et savoure le moment présent. Demain est un autre jour.
Mario Flashmag et son lectorat vous disent merci pour cet entretien.
Merci à vous
Propos recueillis par Hubert Marlin Elingui Jr Journaliste écrivain