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La technologie évolue et le genre humain régresse


Albert Einstein disait ‘Je crains le jour où la technologie remplacera les interactions humaines. Nous aurons alors créé une génération d'IDIOTS. Aussi On a de plus en plus l’impression que la technologie pour l’homme de notre ère, devient un jouet dangereux entre les mains d’enfants inconscients. Ce n’est plus seulement la science qui serait inconsciente comme le pensait François Rabelais au moyen Age, mais elle rendrait inconsciente, de plus en plus des pans entiers de la société humaine. Aussi loin d’évoluer concomitamment avec la technologie, l’être humain a plutôt tendance à régresser y compris du point de vue social.

La technologie a toujours profondément influencé la société, créant des heurts au passage. Aussi Les luddites ces tisseurs anglais qui entre 1811 et 1816 engagèrent un mouvement de protestations contre le règne grandissant des machines, des manifestations qui du reste furent réprimée dans le sang n’avaient peut-être pas tout faux. Et loin de se contenter d’une préservation égoïste de leur métier d’artisans comme certains les accusaient, il n’est plus tout à fait illusoire de dire que s’ils croyaient avec fermeté, que le machinisme influencerait négativement à terme les rapports humains, ils étaient des visionnaires, car les faits actuels semblent leur donner raison.

L’empathie humaine qui diminue de manière proportionnelle à l’avancée technologique, soulève beaucoup d’interrogations. Aussi de plus en plus des philosophes et sociologues parlent de post humanisme, un paradigme qui traite de l’impact des technologies dans l’évolution humaine, une évolution qui semble plutôt devenir une dévolution.

Jean-Michel Besnier professeur de philosophie à l’université Paris-Sorbonne, dans son ouvrage « L’homme simplifié », estime que l’être humain moderne pour être en harmonie avec les machines, devrait réduire à sa plus simple expression son comportement pour l’harmoniser aux machines. Une simplification de l’individu qui n’est pas sans risque, car à terme elle finira par avoir raison de ce qui fait des êtres humains des hommes. Lorsque l’on fait confiance à la mémoire de son téléphone, pour garder même les numéros les plus importants ; quelque part on finit par perdre le potentiel mémoriel en tant qu’être humain. L’habitude étant une seconde nature, le terme post humain résume à lui seul l’idée selon laquelle les humains ne seront plus des humains avec l’influence continue de la technologie. Le dialogue virtuel quant à lui, créerait une excroissance de l’humain un avatar que l’on se créerait pour répondre à certaines fantaisies. La sincérité, dans ce schéma prend un coup irréversible, dans l’interaction entre les individus.

Cependant il est important de noter que si le commun des membres de la masse consumériste, seront de plus en plus réduits à leur plus simple expression ; une caste de nouveau dieux créant la technologie pour exaucer les prières des masses ou plus sincèrement, générant des besoins aux masses pour les exploiter par la solution de leur technologie pour devenir au passage des super riches. Cette caste qui s’est arrogée le droit de penser pour les autres, utiliseraient la technologie pour maintenir son pouvoir sur les masses. La prise de contrôle de l’Internet et de l’informatisation sur la vie quotidienne, entrainera inéluctablement la perte des libertés fondamentales, le droit au secret de la vie privée en pâtira très certainement.

Le 3 février 2011 l’IPV4 (internet protocole Version 4, procédé permettant à une machine de se connecter et de naviguer sur l’internet) a été officiellement saturé. Ce protocole internet, permettait aux ordinateurs ou tout autre outil électronique d’avoir accès à l’internet par l’intermédiaire des fournisseurs de service internet. Ces fournisseurs allouaient par l’IPV4, à leurs consommateurs un temps de connexion sur internet, utilisant des unités de mesure comme le mégabyte, tout en leur attribuant une adresse IP qui permettait à l’ordinateur ou au téléphone portable de s’identifier et d’échanger les informations avec le restant du Web. Une adresse qui était différente à chaque nouvelle session sur la toile. C’était l’ère de l’adresse dynamique. Le protocole IPV4 ne disposant pas d’assez d’adresses, pour attribuer à chaque machine, reliée à internet un identifiant permanent, avait comme norme l’interchangeabilité des adresses. Cela procurait aux internautes naviguant sur le net un certain anonymat.

Si l’IPV4 reste encore utilisée de temps en temps, il ne reste pas moins important de rappeler que l’IPV6, est en train de le remplacer progressivement. Il permet quant à lui d’attribuer à chaque machine connectée sur internet un identifiant unique avec une traçabilité quasi parfaite. Les principes fondamentaux de confidentialité et de liberté feront désormais parti d’une autre ère. Avec l’IPV6 qu’utilise désormais les entreprises comme Facebook, Microsoft ou Google, lorsqu’ils demandent à leurs clients d’enregistrer leur appareil pour sécuriser leur compte c’est l’empreinte numérique de l’appareil qui est ainsi conservé dans leur banque de données. L’IPV6 permet de savoir, quel appareil s’est connecté sur le réseau à quelle heure et pour combien de temps, et mieux on a l’opportunité de remonter à son utilisateur par la géolocalisation. Les informations ainsi collectées par la traque des ordinateurs et autre Objets mobiles peuvent permettre à ceux qui maitrisent la technologie de connaitre votre vie dans les moindres détails. La transitivité de l’information recueillie, est encore plus dangereuse. Aussi à partir de votre numéro de téléphone par exemple il est possible de savoir votre numéro de sécurité social, la banque à laquelle vous êtes affilié et même votre numéro de compte bancaire, tout comme votre histoire académique ou médicale, jusqu’à la liste d’aliments que vous consommez.

1984, le roman prémonitoire de George Orwell parut en 1949 voit sa réalisation en cette époque, où la numérisation est entrain de battre tous les records. Aussi le télécran, sorte d'écran installé dans chaque foyer qui dans 1984, sert à la diffusion continue de la propagande du gouvernement, et à voir et entendre ce qui se passe chez les gens. Existe bel et bien déjà dans une gamme de produits comme les téléviseurs qui vous regardent vous écoutent, interprètent votre comportement et vous proposent des programmes liés au profil comportemental qu’ils réalisent sur vous.

Le totalitarisme de l’infâme Big Brother, quant à lui se voit révéler aujourd’hui par les pratiques des organismes de renseignement étatique comme la CIA, qui selon les dernières révélations de Wikileaks seraient capable d’épier par sa pléiade de programmes espions, tous ceux qui utilisent des biens et services produits par des firmes comme, Apple, Google, Microsoft, ou Samsung. Ces programmes sont capables d’ouvrir les caméras et les microphones de vos ordinateurs et téléphones portables même lorsque ces derniers sont éteints. Cependant la question est de savoir comment la CIA qui malgré les 25 milles agents qui travaillent pour le gouvernement américain, dans le domaine cybernétique, et qui n’a pas un budget ni un personnel efficient en la matière, qui lui permettrait de surpasser l’avancé technologique des géants comme Google ou Apple, peut – elle réussir à bidouiller les systèmes parmi les plus sophistiqués, construits par ces entreprises sans que quelque part ces dernières soient au courant ?

Les gouvernements ont les moyens d’offrir des facilités de marché et une flexibilité de l’impôt aux entreprises qui collaboreraient à certains de ses programmes. Jusqu’à preuve du contraire vu l’importance des failles, rien ne laisse penser que ces géants de la technologie ne savent jamais, ce qui se trame dans les organismes de renseignements américains contre la liberté des peuples.

Il y a très longtemps que l’on sait que le dindon de la farce reste le public, qui en général ne sait pas ce qui se trame entre les membres de la classe dirigeante, et les grands patrons de la technologie. Pour preuve l’apport colossal de Palantir Technologies dans la réussite du Nouveau président Américain Donald Trump. Le pouvoir politique et l’oligarchie, qui contrôle la technologie se connaissent très bien. Les uns dépendants en général des autres et vice versa, dans des desseins complexe d’intérêts ombrageux, qui forcement ne servent pas toujours les intérêts du public. Le pouvoir politique a depuis trouvé le paravent sécuritaire comme une excuse au totalitarisme, tandis que l’oligarchie qui contrôle la technologie vend à la populace mondiale l’illusion du bonheur dans la facilité qu’elle achète avec sa liberté.

En définitive le plus grand souci pour l’humanité est cette technologie qui évolue, non seulement plus vite que l’homme, mais tend aussi à le réduire à sa plus simple expression. Comment des hommes qui ne savent plus être des hommes seraient capable d’utiliser la technologie à bon escient ? Là est la question.

Hubert Marlin

Journaliste Ecrivain

Contribution Roland Abina

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