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Les manifestations dans la partie dite Anglophone du Cameroun Servent l’agenda du prince d’Etoudi


A l’aune du bilan de plus 34 années passées au pouvoir, l’année électorale s’est ouverte au Cameroun avec des remous dans la ville fétiche du Renouveau, Bamenda. La capitale de la région du Nord-ouest qui vit la naissance du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais, le parti au pouvoir, le 24 Mars 1985, reste un symbole lourd de signification pour Monsieur Biya qui faillit perdre les élections présidentielles en 1992 contre un natif de la même ville Ni John Fru Ndi.

Ces dernières années malgré la crise terroriste dans le nord du Cameroun l’union ne s’est pas faite autour d’un chef, mais autour d’un pays et forcement c’est le chef qui depuis critiqué pour sa gestion scabreuse du pays avec son absentéisme notoire, sa promptitude à servir les forces coloniales au détriment du peuple camerounais, embourbé dans un dénuement sans nom, qui malgré tout s’en est sorti ragaillardi. Pendant que les hordes de terroristes fauchaient des centaines de vie innocentes dans le nord du pays, Paul Biya a été le premier bénéficiaire de la situation d’urgence car les camerounais de tout bord on du surseoir à leur querelles politiques et sociales pour ensemble combattre une ennemi qui mettait à mal l’intégrité territoriale de la Nation et la paix dans le pays qui restait une référence en Afrique, surtout que l’ennemi venait du Nigeria voisin un pays qui a une longue histoire de tracas envers le Cameroun, depuis la perte odieuse d’un partie du Cameroun septentrional au profit de l’empire britannique d’alors; et les différentes guerre entre les deux pays dont le conflit frontalier de Bakassi est le plus récent.

Le système politique dont l’épicentre est à Etoudi a bénéficié depuis d’un bol d’air à cause de l’envie d’apaisement et de l’essentialisme, d’un peuple qui reste grandement meurtri par l’indigence, malgré la croissance économique qui ne profite qu’ aux multinationales étrangères qui versent un salaire minable à leur main d’œuvre camerounaise, le tout sous le regard bienveillant des apparatchiks du régime et de leur chef qui sont en affaire avec les barons des multinationales occidentales qui savent très bien comment faire les affaires avec les nègres. Aussi ils préfèrent désintéresser à coup de pot de vin les gros bonnets du régime que de payer des taxes en bonne et due forme, des taxes qui quand elles sont quand même payées de manière minorée sont en générales détournées l'argent du contribuable trouvant refuge dans des paradis fiscaux.

C’est dans cette situation déjà difficile qu’interviennent les émeutes dans les régions du Sud-ouest et du nord-ouest, des régions ou une bonne partie de l’histoire et de la construction nationale s’est faite, (Buea fut la capitale du Kamerun) furent grignotés par les britanniques durant une période coloniale qui n’aurait jamais dû l’être. Le Cameroun n’ayant jamais été la colonie ni de la France ni de la Grande Bretagne, a subi un complot qui visait son implosion depuis 1919. Les français et les britanniques voulant à tout prix se partager le pays. ils y arrivèrent tout de même l’un en récupérant une pièce du pays qu’il mit dans son empire, laissant la porte ouverte à une éventuelle augmentation de son bénéficie avec le simulacre de référendum, et l’autre en combattant le nationalisme pour en faire son enclos. La gestion coloniale du Cameroun a laissé des bombes à retardement qui pouvaient être activées à un moment ou l’autre.

Paul Biya ayant été à la bonne école, sait comment jouer le jeu infâme de la politique. Lui-même aime dire à qui veut l’entendre qu’il est le meilleur élève de la démocratie occidentale en Afrique et que ne dure pas ou pouvoir qui veut mais qui peut. Le meilleur élève sait donc utiliser le machiavélisme pour atteindre ses objectifs car l’occasion est trop belle pour être du simple hasard. à la veille des élections présidentielles la situation dans les deux régions dites anglophones ( un abus de langage car les populations de ces régions parlent leur langues locales en premier et utilisent le pidgin en second plus que l’anglais qui n’est que la 3e langue) frise l’absurde quand on regarde la situation en dehors du microcosme ethno fasciste si propre au Cameroun, ou le groupe ethnique passe avant tout et défini les rapports entre les citoyens, on se rend compte qu’il ya un camouflage des revendications tribales, une prouesse couarde, pour peu que l’on soit une âme avertie pour comprendre. Certains camerounais pensent qu’il faille cacher leur tribalisme sous l’union jack pour le rendre plus acceptable aux yeux du monde. Le scénario est tellement bien écrit que beaucoup ne voient que du feu.

La situation actuelle a réussi en quelques semaines à diviser les opinions au Cameroun alors que pour beaucoup il était clair que le pays allait très mal et qu’il fallait faire quelque chose, francophones comme anglophones compris.

Aujourd’hui les camerounais se regardent en chien de faïence, entre ceux qui trouvent qu’il est normal de brûler et de piétiner les emblèmes nationaux, et ceux qui estiment que l’unité nationale doit être préservée à tout prix, y compris par la force, un pugilat interminable passionne les débats.

D’un coup de baguette magique en réussissant à diviser les Camerounais le prince d’Etoudi peut être sûre d’avoir torpillé les efforts de changement d’une bonne frange des mécontents beaucoup qui ne se reconnaissent pas dans la violence ou la destruction des armoiries nationales sont obligées une fois de plus de sauver l’essentiel et cet essentiel comporte de manière muette le même capitaine de bateau.

la polarisation du débat est si grave qu’ il n y a presque pas de place pour ceux qui disent qu’ il n’ y a pas un problème anglophone mais un problème de gouvernance. l’intransigeance des manifestants anglophones ne sert que les intérêts du prince et de ses dauphins, car en se mettant à dos le restant de la populace du pays qu’elle taxe de francophone un terme que les dits francophones réfutent en général, elle force ces derniers à soutenir le pouvoir en place qui quoi qu’ on dise a les moyens de sauvegarder l’intégrité territoriale du pays. Il est inadmissible que les sécessionnistes veuillent sanctionner 20 millions d‘autres camerounais qui n’ont jamais posé d’actes répréhensibles contre eux. Une gabegie, qui ne sert que le pouvoir en place dont certains barons seraient prêts à laisser tomber une partie du pays pour être sûres de continuer à diriger le pays.

En éliminant les régions du nord-ouest et du sud-ouest de la carte du pays le clan des apparatchiks, dont la première dame actuelle fait partie des susceptibles successeurs logiquement pourraient continuer de régner à Yaoundé, alors qu’après le président actuel on s’attendrait à ce qu’il y ait une alternance de dirigeants qui forcement viendraient d’autres provinces, qui jusque-là n’ont pas encore eut à gérer le pays au plus haut niveau. L’axe Anglo Bami grand prétendant au pouvoir suprême perdrait d’un coup des millions d’électeurs et se retrouverait marginalisé pendant que les régions du sud et du nord deviendraient la seule force électorale capable de faire et de défaire les rois. Les sécessionnistes se retrouveraient perdant; car s’ils estiment que leur régions comportent des gisement de pétrole, ils oublient que les réserves de cette partie du pays reste très modestes et avec des décennies d’exploitation il est probable que ces dernières soient à l’heure qu’ il est presque totalement épuisées, tandis que le restant du pays, le sud et le septentrion, avec les ressources minières nouvellement découvertes, la perspective de nouvelles raffineries courant 2017 pour directement transformer le pétrole camerounais récemment découvert dans la région de Kousseri et les atouts majeurs que sont le port en eau profonde de Kribi, les mines de l’Est du pays, font du Cameroun un pays riche. Et pire avec la chute des cours du pétrole qui va continuer de s’aggraver surtout depuis que les Etats-Unis sont en quête de devenir premier producteur de pétrole avec les nouvelles technologies comme le fracking, tout en combattent dans la géostratégie la Russie l’un des plus grands producteurs de pétrole au monde, ceux qui pensent qu’ils auront leur El Dorado, à eux devraient plutôt réfléchir par deux fois. La logique voudrait qu’étant donné que leur région a été exploitée au moment où ses ressources tarissent, ils gagneraient à rester camerounais, pour à leur tour bénéficier des ressources venant des autres régions. Et pire la partie la plus riche du Sud-ouest c’est montré jusque-là plus modérée et rien ne prouve qu’ils s’accommoderaient des bouillants Bamenda en cas de sécession.

Tout cela sans négliger le fait que, le nombre du facteur humain est vecteur d’opportunité.

Si la gouvernance a failli, la Nation elle n’a pas toujours failli les Camerounais de tout bord ont toujours vécu ensemble et la rhétorique actuelle qui fait passer les anglophones meilleurs et honnêtes que les francophones qui auraient tous une mentalité corrompue et hautaine, ne sert qu’à polariser encore plus les citoyens en les divisant pour des intérêts ombrageux. Les politiciens vendent les illusions que les peuples achètent avec leurs désillusions. De tout temps les agents provocateurs ont aidé les gouvernants et opposants à atteindre leurs objectifs, et ce qui se passe au Cameroun aujourd’hui est un cas classique, pour ceux qui savent, où se donne la peine de réfléchir en dehors du prisme qui leur est imposé avec subtilité. Ce n’est pas le système de gouvernement qu’il faut changer au Cameroun, c’est toute une mentalité qu’il faudra revoir; du nord au sud et l’Est à l’Ouest la solution n’est pas ailleurs mais en les camerounais. Ce n’est pas le système qui fait un pays se sont les hommes qui font le système qui en son tour aide un pays a avancer. Les institutions ne seront jamais fortes sans les hommes forts et la force de l’homme souvent est dans l’humilité et la justice.

Hubert Marlin Elingui Jr.

Journaliste Ecrivain


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