Entretien avec Vicky Edimo
Flashmag ce mois-ci, a pour invité vedette, un virtuose de la Guitare Bass, Vicky Edimo est le précurseur des grands bassistes camerounais qui parcourent le monde distillant les sons veloutés de cet instrument qui ne cesse de faire des émules. Né à Douala capitale économique du Cameroun il s’expatrie dès l’âge de 19 ans en Europe, son périple artistique lui fera collaborer avec les plus grands tels, Manu Dibango, Touré Kunda, Michel Sardou, Sacha Distel, Claude François, la Compagnie Créole, les Gibson Brothers, James Brown ou Bob Marley pour ne citer que ceux-là. Auteur de plusieurs albums solo dont le plus récent intitulé Siseya est paru le 9 mars 2015, Vicky Edimo dans les lignes qui suivent, nous en dit un peu plus sur sa personne et son art.
Flashmag : Salut Vicky Edimo, c’est un grand honneur pour Flashmag le magazine avant gardiste de vous avoir comme invité vedette du mois.
Vicky Edimo : bonjour merci de m’accueillir
Flashmag : La musique vous la découvrez à l’âge de 13 ans comment? Qu’est qui vous y amène?
Vicky Edimo : bah c’est difficile à dire, moi je dirais c’est le divin, enfant je baignais dans un univers musical, et je me souviens lorsque j’étais bien plus jeune je m’amusais toujours à faire du bruit musical, tapant sur tout ce qui me passait par la main, au grand dam de mes parents.
Flashmag : Pourquoi parmi tant d’instrument vous avez opté pour la guitare Bass?
Vicky Edimo : mes premiers amours furent vraiment la percussion, la batterie… je rencontre la guitare basse à l’âge de 13 ans. En fait c’est un ami d’enfance qui m’avait dit : « tu sais la guitare Bass te va mieux » et bien j’ai suivi son conseil travaillant plus dessus, j’en ai fait mon instrument de prédilection et la suite on la connait.
Flashmag : Vous ne tarderez pas à vous faire une niche en très peu de temps, signant dans un cabaret huppé de la ville de Douala dès l’âge de 16 ans ce premier contrat comment l'aviez-vous vécu?
Vicky Edimo : c’était excitant pendant que les autres petits copains du quartier allaient jouer au football j’allais faire de la musique.
J’ai commencer à jouer d’abord comme bassiste au collège Alfred Saker et après lorsque je suis parti à Yaoundé mes parents m’ont inscrit au collège François Xavier Vogt un collège réputé pour son programme musical, là-bas j’ai évolué plus comme chanteur, mais la Bass était toujours présente à mes côtés . Aussi quand je suis retourné à Douala avec des progrès engrangés j’étais devenu très demandé, j’ai joué avec des artistes de renom comme Eboa Lotin et puis j'ai reçu une invitation du Cabaret le Castel, le coin le plus huppé à l’époque c’était excitant et embêtant car pour les parents j’étais trop jeune pour fréquenter les boites de nuit. Mais bon j’ai suivi la musique, j’ai mis mes parents devant le fait accompli et mon père compréhensif m’a laissé faire.
Flashmag : à 19 ans vous vous envolez pour la France plaque tournante de la musique africaine véritable virtuose de la guitare basse, vous n’allez pas tarder à vous faire connaitre, quel fut l’accueil des musiciens africains sur place lors de votre arrivé à Paris, en quittant le Cameroun aviez-vous un plan précis?
Vicky Edimo : il faut dire qu’à l’époque il n’y avait pas beaucoup de musiciens africains qui évoluaient dans les milieux professionnels en Europe donc ce n’est pas par eux que j’ai été reçu, mais plutôt par des musiciens français, anglais ou d’autres pays. En fait le premier musicien Africain que j’ai rencontré en studio c’était Ray Stephen Oché, je ne sais pas s’il est toujours en vie mais il est le premier à m’avoir ouvert à l’univers de l’afro jazz, il fut le premier avec qui j’ai enregistré un album en studio et puis de fil en aiguille mon nom à commencer à circuler dans les milieux artistiques.
Flashmag : Vous êtes une megatheque de la musique contemporaine vous avez été dans la cuisine interne des plus grands musiciens des années soixante-dix, et 80 passant 4 ans avec l’orchestre de Manu Dibango, et En jouant dans les jam sessions parisiennes, vous faites quelques jolies rencontres, dont le trompettiste Ray Stephen Oché dont vous parliez tantôt, qui vous donne l’occasion de jouer avec Bobby Few, Vous rencontrez également le producteur Daniel Vangarde. Votre collaboration donnera naissance à des groupes tels que la Compagnie Créole, Ottawan, ou les Gibson Brothers. Le succès des albums enregistrés avec Manu Dibango ou les Gibson Borthers font de vous l'un des musiciens les plus demandés en studio. Vous enregistrez alors pour Dalida, Carlos, Johnny Halliday, Claude François, Michel Sardou, Sacha Distel, faisant même des intermèdes dans les enregistrements de musiques de film et de publicité, que représente cette période pour vous? A ce moment-là avec tous le succès et surtout la reconnaissance de vos pairs artistes vous vous êtes dit ça y est je suis arrivé, comment avez-vous vécu ces temps-là?
Vicky Edimo : non même maintenant je ne me dis pas que je suis arrivé, tant que l’on fait de la musique et que l’on est vivant, on a des choses à apprendre, après le succès mondial de l’album « «Cuba » des Gibson Brothers je me suis retrouvé à être demandé partout mais avant, ça je faisais déjà les séances avec des artiste de renom de chez nous, Manu Dibango, Toto Guillaume, Eko Roosevelt, Elvis Kemayo, André Marie Tala et bien d’autres. Donc avec la rencontre des Gibson Brothers et le succes qui s’en est suivi j’ai commencé à tutoyer la crème des milieux artistique de l’hexagone. Étant donné que j’avais joué dans tous les albums à succès de l’époque chacun voulais m’avoir comme bassiste dans son album. Mais je ne me disais pas que j’étais arrivé, au contraire plus ça allais plus je me disais que je peux faire mieux, si j’en suis arrivé déjà là.
Flashmag : Et comment est-ce que cela a marqué le restant de votre carrière?
Vicky Edimo: Et bien c’est cette période-là qui fait un peu ce que je suis aujourd’hui quand je suis parti du Cameroun je n’avais pas une idée certaine sur ma valeur en tant que musicien c’est vrai quand je jouais les gens me disait que j’étais bon mais je le prenais juste comme un compliment de politesse, même si j’avais confiance en moi je n’avais pas la grosse tête… cette période fait partie des étapes de ma carrière que j’apprécie à sa juste valeur.
Flashmag : Outre atlantique votre carrière commence lorsque le manager de James Brown, Charles Bobbit, vous demande de refaire les lignes de basse de deux titres de James Brown. Comment c’est passé cette rencontre?
Vicky Edimo : à l’époque déjà je dormais très peu la nuit, je partais parfois au studio à 7 heure du matin pour retourner à la maison a 1 heure ou 2 heure du matin le jour d’après. Et bien un soir je rentre tard du studio et je trouve un mot de mon ex épouse qui me disait de rappeler un certain numéro quel que soit l’heure à laquelle je rentrerai. À l’époque il n’y avait pas de téléphone cellulaire ou de messagerie vocale. Alors fatigué je me dis je le ferais après mais finalement je décide d’appeler et je tombe sur une dame qui me dit monsieur nous sommes dans un studio, à la place de l’Etoile et il y a un américain ici qui demande à vous voir d’urgence. Et bien je décide d’aller voir ce qu’il en est.
J’arrive et je trouve un monsieur, qui me pose la question de savoir si j’étais Vicky, je lui dis oui, alors il m’explique ce qu’il fallait faire. Je fais le travail et à la fin il est très content et il me demande : « qu’est ce vous faites cet été? » et bien à l’époque je jouais avec Manu Dibango et je lui explique que c’est cool d’avoir fait le travail qu’il m’avait demandé de faire, et de l’avoir si bien payé et je lui dis en fait je ne sais pas qui vous êtes. Et bien il me dit je suis désolé voilà mon nom, c’était un nom que je connaissais déjà à l’époque et c’est clair que j’étais un peu ému il m’ a dit qu’il était le manager de James Brown il m’a fait l’invitation d’aller travailler avec eux et bien je lui ai dit de me donner du temps pour réfléchir par ce que j’étais engagé dans d’autres projets et bien une semaine plus tard il me rappel sans me demander si j’ai réfléchi ou pas, il me dit j’ai parlé à tout le monde de vous on vous attends est ce que vous pouvez prendre un avion demain ou après-demain pour les États-Unis? Et c’est comme ça que je suis parti.
Flashmag : Vous avez rencontré l’icône de la musique Reggae à la même époque avec qui vous avez joué quel image vous avait donné Bob Marley en le côtoyant ? S’il fallait dire quelque chose sur votre collaboration avec ce phénomène que diriez-vous?
Vicky Edimo : quand j’étais en France comme l’un des bassistes les plus demandé, je passais tellement de temps en studio que je devenais un peu irritable, je prenais un peu la grosse tête comme on dit… quelques temps après quand j’ai rencontré Bob Marley, j’ai appris surtout l’humilité parce que plus je l’observais plus je me disais waouh! Quelqu’un d’une telle dimension il est aussi humble… il y’a 2 personnes qui m’ont donné cet impression. Il y a Bob Marley et le bassiste Jacob Asuns que j’ai rencontré plus tard à New York je me suis dit quelqu’un d’une si grande dimension il n’est pas du tout dans le star system. Un homme simple mais d’un talent énorme, j’ai appris à observer l’humilité et à remercier le Seigneur .
Flashmag : Vos rapports avec les musiciens américains comment étaient-ils ? Quelques-uns des musiciens américains qui vous ont marqué?
Vicky Edimo : bien sûr qu’il y a quelques ’uns qui m’ont marqué à l’époque et même aujourd’hui il y a des musiciens américains qui ont une dimension incroyables. De l’autre côté ce qui les interpelait aussi c’est le fait que je vienne d’Afrique beaucoup ne croyaient pas au départ, que j’étais Africain, évoluer avec eux à ce niveau j’étais un peu une curiosité.
Flashmag : Et que dire de James Brown ? Un mot sur votre collaboration avec lui?
Vicky Edimo : eh bien James Brown s’était le monsieur… quand vous travailliez avec lui il fallait vous mettre au diapason, il fallait être dans l’osmose de sa tenue de scène.
Flashmag : Au États unis vous vous inscrivez à Berklee l’école de musique la plus réputé de la côte est américaine pourquoi? Aviez-vous le sentiment qu’il vous manquait quelque chose?
Vicky Edimo : pas seulement de la côte est américaine mais de la planète. (rires)
Mais il manque toujours quelque chose comme je disais tantôt on apprend toujours quelque chose il y a en a qui font des tubes énormes et le lendemain on entend plus parler d’eux dans la musique, il ne faut pas dire c’est bon j’ai fait ceci cela donc je suis arrivé, sauf si on est un aventurier qui s’essaye juste pour voir… il faut jamais abandonner. Moi dans mes hauts et bas, cela ne m’a jamais traversé l’esprit. J’ai toujours voulu m’améliorer et être le meilleur dans ce que je fais.
Flashmag : Vous êtes le précurseur de la pléiades des bassistes camerounais qui a suivi. Comment appréciez-vous ce que font vos compatriotes sur la scène mondiale je pense notamment a Richard Bona, Sabal lecco, Etienne Mbappé ou Emmanuel Pokossi Ngollé que j’ai reçu dans cette page il y a quelque mois? Quels sont vos rapports avec la jeune génération de musicien ?
Vicky Edimo : Je suis très fier d’eux, et ils me le rendent bien chaque fois que je les rencontre ce sont toujours les rapports de grand frère, petit frère il me donne le respect qui m’est dû, je suis très fier d’eux car je sais d’où on vient et comment les choses parfois ne sont pas si évidentes. Bon je suis parti en courant et quand je me suis retourné j’ai vu qu’il y avait toute une armée qui suivait. (rires) J’ai sans doute aidé à les inspirer mais le chemin il l’on fait eux même, ce n’est pas moi qui ait mis leurs doigts sur les cordes, c’est eux même qui ont travaillé pour y arriver et je suis fier qu’ils aient pu donner un sens à leur vie à travers cela. je suis content pour eux.
Flashmag : Votre carrière est marquée plus par des performances en studio ou sur scène au côté des plus grands, cependant vous avez publié 4 albums seulement on a l’impression que votre générosité vous a permis de consacrer beaucoup plus de temps à la carrière des autres cependant aujourd’hui lorsque vous regardez ce que vous avez accomplie s’il fallait le refaire que changeriez-vous?
Vicky Edimo : et bien je ne changerais rien comme artiste j’ai toujours eu des choses à dire pendant que je travaillais pour les autres, j’ai produit des albums personnels, être au service des autres c’était une situation où je n’avais pas trop le choix il fallait bien que je réponde à la sollicitation des uns et des autres je me suis un peu retrouvé dans cet engrenage là , mais je continu d’en faire des albums solo en mon nom.
Flashmag : Parlant de votre albums Thank u Mama le premier, du genre c’est quoi sa genèse?
Vicky Edimo : ah non avant Thank u Mama j’avais déjà fait des 45 tours comme Onguèlè - You are too Young- let me love You tonight, en fait j’en avais fait 5 avec Mr Daniel Vangarde avec qui on travaillait à l’époque il produisait la compagnie Créole et aussi avait produit mes albums à moi avec la maison de disque Zagora. Mais je n’avais pas cette conscience de carrière solo je le faisais plus parce que j’avais l’opportunité de le faire. C’est plus tard lorsque j’ai finis avec la Berklee school que j’ai eu l’opportunité d’aller au Nigeria par ce que ma sœur ainé y vivait à l’époque, alors je suis tombé sur les musiciens, à l’époque et je me suis retrouvé à faire un disque en fait c’est la maison de disque qui m’avait demander de préparer un disque alors j’ai dû le faire dans les délais imparti, je n’avais que deux titre prêts, les autres j’ai dû les composer très vite et c’est comme ça que Thank You Mama est né.
Flashmag : Le second Ongwanemo et le troisième Jambo Africa sont des albums funky jazz et afro beat et Makossa pourquoi avez-vous persisté dans cette voie?
Vicky Edimo : pendant ma carrière j’ai joué avec des artistes aux styles tellement différents, Makossa, Funk, Jazz, Afro beat et autre, mais moi dans l'histoire ou est-ce que je me place c’est un peu ça que j’essaye d’exprimer dans ma musique à moi, je prends un petit bout de tout ça pour exprimer mes expériences musicales.
Flashmag : Parlant justement de Siseya qui vient de sortir et dont le public est entrain de découvrir s’il fallait dire un mot sur le contenu de cet album que diriez-vous et en outre où placez-vous cet œuvre dans votre carrière?
Vicky Edimo : il y a beaucoup de choses qui m’ont inspiré, déjà je ne voulais pas faire un Album de bassiste, par ce que je ne fais pas que de la basse, comme beaucoup le savent je compose je chante j’arrange en fait j’ai beaucoup de flèches à mon arc et je voulais exprimer un album comme un peu à mes débuts un album d’auteur compositeur, même si à travers mes titres je rappelle quand même mon instrument de prédilection je voulais faire un album de chanson en fait.
Siseya est une étape dans ma carrière tout simplement si je suis en vie et en bonne santé j’en ferais un autre et un autre et ainsi de suite. Maintenant j’ai fait celui-là comme ça, si ça se trouve le prochain sera totalement différent voir instrumental, ou acoustique c’est lié à l'humeur du moment ce sont des choses que je ne calcule pas en fait.
Flashmag : En tant qu’aîné de la musique africaine et je dirais même noire contemporaine que pensez-vous de l’orientation que le musique noire prends ces derniers jours beaucoup se plaignent de l’image négative véhiculée par certaine vedette d’ascendance africaine, on a l’impression que l’industrie du divertissement en ce qui concerne les noirs est devenu un outils de lavage de cerveau qui justement n’aide pas la communauté noire à faire une réflexion sur les questions existentielles qui pourtant frappent la communauté noire globale? A-t-on une chance de voir de nouveau des musiciens responsable sur les devant de la scène? On est loin du get up stand up for your right, de Bob Marley? Lorsque certains se glorifient du crime?
Vicky Edimo : mais ces artistes sont toujours-là, les artistes dont vous parlez ils sont là, mais le problème ne viens pas d’eux ce sont des artistes qui sont étouffés par des producteurs qui préfèrent faire des choses d’une certaine manière pour gagner de l’argent, ils préfèrent avoir des artistes qu’ils peuvent manipuler au détriment de la musique, pour cela ils ne vont pas toujours prendre un artiste compétant. Voilà, avec ce genre d’artiste ils savent qu’ils peuvent faire beaucoup d’argent peu importe s’ils noient tout un continent ou une communauté. Les artistes Africains de haut vol il y en a plein j’en connais qui souffrent beaucoup de cet état des choses de ce manque d’opportunité pour eux et c’est dommage.
Flashmag : A votre avis que faire pour remédier à cette situation? Même si je dois souligner que chez nous à Flashmag nous essayons de faire la part belle à ceux des artistes qui ont un message positif?
Vicky Edimo : je ne détiens pas la solution en tant que telle, moi je suis un artiste je suis un business man mais comme vous l’aviez évoqué vous-même tantôt, beaucoup de media aident cette mauvaise tendance même si ce n’est pas votre cas. Mais le problème c’est que chez nous on aime l’improvisation on n’aime pas toujours la compétence, désolé de le dire aussi crument mais ça reste une vérité, on préfère aider le petit copain en espérant gagner un peu plus d’argent en fait c’est comme si vous étiez dans un bureau et que grand patron vous allez prendre votre neveu ou cousin pour faire un travail où il n’est pas compétent ça existe aussi dans la musique ce genre de comportement.
Ça me fait un peu mal de le dire mai les artistes africains de haut niveau il y en a plein, d’autant plus que la génération d’après moi avec les Richard Bona, a aussi ouvert la voie à une autre génération, de musiciens qui font une musique qui n’a rien avoir avec les danses provocantes du postérieur, je n’en suis pas contre mais je pense qu’il est important de dire qu’il n’y a pas que ça en Afrique. On a un peu laissé le côté musical… on fait 3 notes deux coups de batterie on tourne les fesses et la vie est belle. Je n’ai rien contre mais il ne faut pas essayer de faire croire aux gens que le musique de chez nous ce n’est que ça.
Flashmag : Sur le point de vue de la musique en tant que puriste avec l’arrivée de nouveaux logiciels comme le MIDI et autres on a l’impression que la machine est en train de prendre le pas sur l’homme comment vivez-vous cet aspect des choses à votre avis ne pensez-vous pas que la musique perdrait en chaleur humaine s’il y avait de moins en moins de musiciens de studios?
Vicky Edimo : ouais c’est pareil, ça va ensemble, par ce que la technologie rend les choses plus facile, en quelque temps vous pouvez maitriser une machine alors qu’il faut des années pour maitriser les éléments de la musique, c’est vrai un petit jeune peut composer quelques notes sur l’ordinateur publier et se faire un nom du jour au lendemain, comme je disais je n’ai rien contre, il faut vivre avec l’air du temps c’est l’époque qui veut ça. Mais ces mêmes machines il y a des musiciens chevronnés qui les utilisent à bon escient.
Ca dépend de la gestion c’est vrai qu’il y a des musiciens anti machine tandis qu’il y en a qui ne sont que pour les machines mais par contre je pense que l’idéal serait de combiner les deux il faut vivre avec son époque mais il ne faut pas laisser la machine prendre le pas sur la musicalité de l’artiste.
Flashmag : Un autre problème récurrent dans la musique actuelle est celui de la chute de la vente des CD tandis que la musique diffusé sur internet bat tous les records? Cependant les musiciens se plaignent de ne pas recevoir assez d’argent de la part des grandes compagnie de diffusion de musique sur internet que faire pour trouver un terrain d’entendement? Pensez-vous qu’il est temps que le musicien prenne lui-même son destin en mains dans la gestion de sa carrière et des retombés y affairant?
Vicky Edimo : ah oui ça c’est la bataille à présent du gouvernement Français avec les nouvelles technologies la musique est distribuée d’une autre façon, ce n’est pas comme à l’époque ou lorsque l’on faisait un million d’exemplaire s’était un million de disque vendu, aujourd’hui vous faite 10 000 exemplaire 9000 sont piratés et ça aussi c’est dû aux signes du temps. La bataille à présent c’est de colmater ces brèches, la piraterie est un problème vraiment sérieux qui lèse souvent certains artistes.
Si ça continu comme ça les artistes n’auront pas le choix. Quand on est artiste aujourd’hui indépendamment du fait que l’on travaille sur la musique il faut aussi la mettre sur le marché il faut se donner les moyens de réaliser sa musique et de la faire connaitre. A moins que l’on ait la chance de tomber sur un mécène qui veut bien prendre la peine de soutenir votre Project. La musique aujourd’hui a pris beaucoup d’autres formes d’exploitation. Cependant Il y a beaucoup de chose à revoir, des choses qui n’ont rien à voir avec l’Art. L’aspect commercial de la chose a pris plus de l’ascendant.
Flashmag : Et les musiciens business men ne pensez-vous pas que cela rendra les choses moins efficientes on a eu la habitude de voir le musicien travailler sur sa musique tandis que les autres se chargent de promouvoir et distribuer sa musique?
Vicky Edimo : Aujourd’hui on n’a plus trop le choix que d’être musicien et business man, mais il faut bien faire un distinguo entre business man et business man, si le business c’est faire n’importe quoi et mettre sur le marché juste pour gagner plein de fric alors là, cela est sujet à caution, mais si on fait de la musique avec une bonne expression artistique c’est légitime de se donner les moyens de vendre son art.
Flashmag : Vous êtes en pleine promotion de votre nouvel opus Siseya peut-on avoir une idée sur votre programme du futur proche en plus vous êtes à présent en France quand est-ce que vous revenez au États –unis avez-vous prévu quelques dates pour vos fans de ce côté de l’atlantique?
Vicky Edimo : l’idée quand on fait un album c’est de le faire découvrir par le grand nombre. Ici en France c’est déjà pas évident je me bats pour ouvrir certaine portes, mais c’est vrai il est tout frais il vient à peine de sortir nous allons voir comment il va évoluer alors nous auront les dates et les concerts restez en contact avec mon website www.vickyedimo.com
Flashmag : Le mot de la fin par rapport à Siseya?
Vicky Edimo : Et bien je dirais au public d’acheter l’album, afin qu’ils se rendent compte eux-mêmes de ce qu’il en retourne.
Flashmag : Oui je dirais que c’est un très bel opus que j’ai eu l’occasion de parcourir je conseille vivement au public de faire un détour ce n’est pas tous les jours qu’on peut écouter du Vicky Edimo.
Flashmag : Vicky Edimo Flashmag et son lectorat vous disent merci pour cet entretien.
Vicky Edimo: C’est moi qui vous remercie
Extrait video Njohe
Entretien réalisé par Hubert Marlin Elingui Jr.
Journaliste ecrivain