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Transhumanisme & Deshumanisation Que deviendra l’humanité quand les machines feront tout ?


Daniel Godin disait en 1989 que La technologie est une chose fabuleuse qui rend la personne ennuyeuse. Il serait peut-être temps de revisiter le postulat de l’écrivain français en admettant que la technologie se passera bien des hommes qui voués aux gémonies de l’inutilité les rendra obsolètes au monde high tech. La Robotique et l’intelligence artificielle qui est l’âme qui la sous-tend ont amorcé le déclin réel et quasi irréversible de l’humanité. L’utile et l’agréable de la technologie ont donné voie à l’hybridation. Une espèce de transhumanisme qui a pour but de rendre les humains plus performants dans le vécu quotidien. Cependant il faut relever que l’hybridation est une technologie de transition , ce qui sous-entend que l’hybridation de l’humanité par la robotisation, implique la transition vers un monde de machines où l’humain aura très peu à faire du moment que même la régulation des machines se fera par d’autres machines.

La phase hybride actuelle dominée par le contrôle des humains sur les machines auxquelles ils donnent des commandes pour réaliser des taches précises, sera révolu dans un future proche. L’ère de l’autonomie des machines par des techniques révolutionnaires comme le Deep learning (apprentissage profond ou structured learning, hierarchical learning est un ensemble de méthodes d'apprentissage automatique tentant de modéliser avec un haut niveau d’abstraction des données grâce à des architectures articulées de différentes transformations non linéaires) est en train d’enregistrer des progrès des plus probants. Aussi il est légitime de se poser la question de savoir, que feront les humains quand les robots feront tout le travail qui depuis des millénaires a été la base du tissu social, car le métier a toujours donné une certaine identité à l’homme, identité qui lui a souvent permis de donner un certain sens à sa vie.

La stature sociale définie par le métier donne de l’importance aux hommes en démontrant leur impact sur la société. Si les vocations suscitées aident souvent à donner du caractère à des individus, qu’adviendra t’il lorsque l’on aura plus besoin d’être pompier, pour sauver les vies et se sentir utile à la société ?

La vacuité de l’humanité par la technologie est à peine abordée par l’intelligentsia mondiale qui hélas de plus en plus est soumisse au dicta de l’oligarchie qui produit la technologie.

Dans une espèce de perversion utilitaire certains penseurs contemporains par les courants comme le transhumanisme sont devenus des avocats de la société de consommation, machine à sous de l’oligarchie. « Le transhumanisme est une doctrine philosophique qui prétend qu'il est possible d'améliorer l’humanité par la science et la technologie. Elle vise à libérer l’humain de ses limites biologiques, en surmontant l’évolution naturelle. L'homme pourrait être libéré des contraintes de la nature, comme la maladie, la vieillesse ou la mort.» Cependant le coût exorbitant de ces technologies permet leur accessibilité exclusive à une certaine élite. Aussi, l’idée du transhumanisme est strictement liée à l’eugénisme et à l’élitisme.

Des idéologies qui ne brillent pas par leur caractère raciste et sectaire. Pourquoi certains auraient le droit de vivre plus longtemps lorsque que d’autres moins nantis n’auraient pas ce droit ? La répartition non égalitaire du progrès technologique sur l’ensemble du globe, elle aussi obéit à cette logique élitiste qui à terme faciliterait la survie d’une certaine caste d’individus, contre une autre. A tout le moins, il est évident que le monde robotisé de demain aura en premier facilité la déchéance numéraire de l’humanité, dans un schéma classique de spoliation et de mort lente. Alors que les populations de l’hémisphère sud sont les premieres pourvoyeuses des matières premières nécessaires à la fabrication des machines, elles voient leur biotope dévasté. Au-delà des maladies dérivées de ces exploitations sauvages des ressources minières et de la famine, que cause la destruction des terres arables par l’industrie d’exploitation, les guerres asymétriques fratricides sponsorisées par l’occident vont continuer de créer le chaos dans les populations de ces pays. La robotique humanoïde creuset du transhumanisme, révolutionne le principe de la prothèse, avec le concept de l’exosquelette, qui permet d’étendre les capacités motrices de l’homme tant à des fins médicales que professionnelles. Avec le transhumanisme, l'homme serait en mesure d’intervenir techniquement sur sa propre évolution, non seulement à l’échelle de l’individu, mais encore à celle de l’espèce. Ce qui sous-entend qu’à terme le transhumanisme comme l’hybridation vise à créer une nouvelle espèce d’individus qui ne seraient plus vraiment humains. Une espèce qui serait à même de mieux vivre dans un monde dévasté par la machination complète. En dehors des facultés motrices, le génie génétique assisté par l’intelligence artificielle contribue aussi à créer une « race humaine supérieure » des termes que l’on a souvent entendu dans l’Allemagne Nazi, qui aujourd’hui ne font blêmir personne, tant la technologie bénéficie d’une image de bien pour tous dans le psyché de la société humaine.

En chimie, les programmes d’apprentissage automatique (deep learning, évoqué plus haut), aident à la conception de nouvelles molécules. Le robot scientifique combine l’automatisation des laboratoires à haut débit, pour le séquençage de l’ADN et la recherche de nouveaux médicaments, avec la technique du criblage. En analysant toutes ces données, l’ordinateur peut donner des hypothèses scientifiques. En combinant ces techniques, l’ordinateur scientifique peut automatiser l’ensemble des démarches scientifiques : formuler des hypothèses, concevoir et réaliser des expériences, les tester, interpréter les résultats et recommencer le cycle jusqu’à ce que de nouvelles connaissances soient trouvées. Pareillement les ordinateurs dont la puissance de calcul sera décuplée à presque l’infinie avec la technologie quantique pourront désormais séquencer l’ADN humaine et la modifier selon les desseins des esprit de ceux qui les contrôlent ; créant ainsi une nouvelle espèce qui ne serait humaine que de nom. La cobotique, comme l’hybridation est aussi transitionnelle; car elle applique plutôt le principe de partenariat entre les humains et les machines. Une application qui a permis l'évolution de l’homme depuis l’invention des outils à cultiver les champs. Cependant n’en déplaise aux tenants de la cobotique qui insistent sur la présence continue de l’humain aux côtés des robots. De nos jours l'électronique et l'informatique, permet aux robots de réaliser des tâches de plus en plus complexes, avec de plus en plus d'autonomie, et de plus en plus rapidement.

Ce qui pour l’observateur logique, laisse entrevoir la fin des métiers ; puisque le fondement essentiel de la société humaine serait désormais l’apanage des machines. L’idée du remplacement des humains par des machines fait souvent l'objet de déclarations sensationnelles. Une étude, dirigée par Katja Grace du Future of Humanity Institute à Oxford, jette un véritable pavée dans la marre . Près 350 experts de l'intelligence artificielle (IA) ont été interrogés sur le temps qu'il faudrait, aux machines pour maîtriser des postes et des tâches actuellement attribués à des humains. Selon leurs estimations, les intelligences artificielles pourront surpasser les humains dans certains domaines dès la prochaine décennie. Les traducteurs de langues doivent ainsi se tenir prêts pour 2024, les conducteurs de camion pour 2027. Les journalistes et chercheurs peuvent aussi enclencher le compte à rebours: la pleine capacité artificielle à écrire un essai de qualité est prévue pour 2026. Les vendeurs tiendront pour leur part jusqu'en 2030. Tous domaines confondus, il faudra selon les chercheurs se préparer pour 2061, où les intelligences artificielles ont une chance sur deux de pouvoir surpasser les humains pour à peu près n'importe quelle tâche.

Cependant les critiques fusent également dans les milieux de la haute technologie aussi Elon Musk directeur de la technologie de SpaceX et PDG de Tesla estime "Nous risquons de faire là quelque chose de vraiment dingue. C’est comme convoquer le démon sans être protégé par un cercle hermétique” . Pour lui, il doit y avoir un contrôle réglementaire de l'Intelligence Artificielle, car nous pouvons rapidement être dépassés. L’industrie de la mort aussi n’est pas en reste dans les débats critiques. Aussi, de milliers de scientifiques ont signé une pétition en 2015 lors de la Conférence internationale sur l'intelligence artificielle (IJCAI) à Buenos Aires.

Les scientistes firent une mise en garde contre les "robots tueurs". Comme les drones «Les armes autonomes choisissent et frappent des cibles sans intervention humaine. Elles ont été décrites comme la troisième révolution dans la pratique de la guerre, après la poudre et les armes nucléaires » Le physicien Stephen Hawking assurait dans une interview à la BBC, que si les formes primitives de l'intelligence artificielle développées jusqu'à présent se sont révélées très utiles, il fallait désormais craindre que les machines surpassent les humains. Pour le scientifique défunt , l'IA “pourrait finir par devenir autonome, et très vite. Les humains, limités par leur lente évolution biologique, ne pourraient pas suivre". Un événement qui soutient cette assertion survint en 2017 dans les laboratoires sur l’intelligence artificielle de Facebook, où les robot créèrent leur propre langage absolument indéchiffrable par les humains, la compagnie basée à Palo Alto en Californie, qui faisait une expérience sur le dialogue robotisé dut déconnecter ces ordinateurs devenus incontrôlables.

Au demeurant le future de l’humanité dépendra très certainement de la technologie et c’est le moins que l’on puisse dire. Aussi, l’influence de cette dernière aura des conséquences capitales sur l'humanité telle qu’on la connait aujourd’hui. Si les robots désormais feront tout ce que les hommes font, y compris l’amour, il y a des raisons de croire que dans un environnement où son utilité deviendra désormais facultative, l’être humain essayera de se trouver d’autres domaines pour s’occuper. Une tâche qui sera très ardue, après des décennies, voire des siècles d’affaiblissement par la supplétion des robots et de l’intelligence artificielle . Alfred de Vigny disait le travail éloigne de nous 3 grands maux l’ennuis le besoin et le vice. Si les besoins risquent d’être comblés par ceux qui auront les moyens de se procurer des machines, l’ ennuis et le vice issu de l’oisiveté, à terme créeront des problèmes sociaux sérieux, qui peuvent même à terme sonner le glas de l’humanité. En tout cas, il est certain que la population mondiale déclinera, plus la technologie évoluera. Dans toutes les sociétés humaines le progrès technologique a toujours été gage de déclin du taux de natalité, même si la science aide souvent à étendre l’espérance de vie. Si Dieu créa l’homme et devint cette entité invisible qui reste très présente dans le subconscient des humains. Il est normal de penser que l’homme imitant Dieu créa la machine et devint tout aussi invisible. Cependant reste à savoir si les machines auront le souvenir de leurs créateurs quand ces derniers auront disparu. Une planète polluée et invivable pour l’espèce humaine et animale pourrait bien in fine être le dernier repère des machines en souvenir de l’humanité et du monde qu’elle aura détruit. Lire plus sur www.flashmag.net

Hubert Marlin

Journaliste


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