top of page

Technologie et Liberté


Technologie et Liberté

Jean-Edern Hallier (1936-1997) l’écrivain pamphlétaire français affirmait “Il existe aussi une liberté vide, une liberté d'ombres, une liberté qui ne consiste qu'à changer de prison, faite de vains combats entretenus par l'obscurantisme moderne et guidés par le faux jour.”

Aucune société humaine n’a développé des atouts technologiques qui aident la vie de ses membres, sans un minimum de liberté. La technologie au départ est l’expression souveraine de la pensé libre, on ne saurait penser et donner vie à ses pensés sans un minimum de liberté, aussi dans le processus de création ou d’invention de la technologie, la liberté de penser reste le facteur cardinal. Cependant, comme le précise le principe de liberté cette dernière ne s’arrête que lorsque commence celle des autres.

A-t-on le droit de penser librement de créer ce qui enfreindrait à la liberté des autres ?

Aussi, si le principe de liberté est quelque chose de naturel, cependant c’est la répression de son expression selon les sociétés qui créé problème. Le progrès technologique est intrinsèquement lié à l’exercice des libertés. Les sociétés féodales, religieuses ou conservatrices ont tendance à empêcher le progrès technologique par ce que l’expression des idées est réprimée par les codes rigides, que ces sociétés se fixent. L’histoire de Galilée avec l’église catholique romaine est l’un des exemples les plus probant. Aussi, il en découle que c’est le pouvoir politique qui en général influence de manière déterminante le progrès technologique des pays.

La révolution industrielle eut lieu par ce que la Reine Victoria avait trouvé logique qu’il faille ouvrir son pays au monde. Pareillement, la découverte des Amériques par les flottes occidentales n’aurait jamais été possible sans l’investissement des royaumes européens qui en mettant les moyens conséquents dans des campagnes d’exploration et de colonisation, plus tard aidèrent d’une manière conséquente l’évolution de nouvelles technologies. L’histoire de l’esclavage et de la colonisation qui s’en suivi permit à l’occident de progresser non seulement de par la main d’œuvre des esclaves, mais aussi par certaines découvertes que les colons firent en explorant le continent Africain. Aussi si l’Angleterre victorienne n’avait pas récupéré certains principes du travail du fer dans le royaume du Ghana, il est certains que la révolution industrielle n’aurait pas connu l’incidence qu’elle eut sans un travail adéquat du fer.

Les sociétés qui se dotent de meilleurs moyens dans l'expansion libre du savoir récupèrent en retour le progrès technologique des autres sociétés ou civilisations, qui peuvent connaitre un déclin. à juste titre l'occident n'est pas plus intelligent et n'a pas tout inventé pour les autres il a simplement bénéficié de la liberté de disséminer le savoir dans son aire géographique, tandis que les autres perdaient cette liberté y compris sous son impulsion.

Aussi, il faut préciser que dans le cadre de la découverte de l’Amérique, de l’esclavage et de la colonisation, le progrès technologique s’est fait aux dépens de la liberté de certains peuples. Tandis que l’occident s’arrogeait de tout genre de liberté les africains quant à eux en perdaient de manière drastique.

A ce niveau on peut légitimement se poser la question de savoir si le progrès technologique de la période l’esclavage à la colonisation aurait été différent si les peuples qui perdirent leur liberté étaient plutôt restés libres ?

Il est facile d’affirmer que le niveau global du progrès technologique humain aurait été meilleur que celui que l’on observe de nos jours, car les peuples auraient cohabité pacifiquement, et auraient échangé des connaissances plus librement; ce qui ne pouvait qu’être bénéfique au progrès humain global.

Les brimades, et génocides de l’esclavage et de la colonisation ont fait perdre à l’humanité des êtres qui auraient été libres de penser, d’utiliser leur matière grise pour trouver de nouvelles solutions aux challenges auxquels l’humanité ferait face. Pour les mêmes raisons un savoir certains a été détruit en Afrique et partout ailleurs pour la domination meurtrière, par ce qu’il ne plaisait pas à ceux qui dès lors avait la force de dissuasion d’être remis en question avec des inventions qu’ils voyaient comme une menace à l’ordre qu’ils étaient en train d’établir.

Aussi par exemples des écritures africaines furent détruites et tout le savoir qu’elle recelait avec, car il fallait vendre au monde l’idée d’une Afrique barbare ou les sous hommes qui y vivent ne sont bons qu’au travail forcé. Aussi comme dans des sociétés dominées par une entité qui applique la répression de la pensée, l’esclavage et la colonisation n’ont pas permis à la technologie d’évoluer malgré quelques exemples de brillants inventeurs d’africains dans les Amériques comme Granville Woods.

Plusieurs penseurs tablant sur la question de la liberté et de la technologique insistent sur le fait que ce n’est pas la technologie qui est mauvaise mais cependant c’est son usage qui peut être mauvais arguant que plusieurs inventions ont souvent été utilisées à des fins autres que celui qui les a inventés espérait. Si cela est vrai pour certains principes comme l’énergie nucléaire, qui peut aussi avoir des usages civils, il est important de souligner que de plus en plus, le produit des inventions a un objectif défini dès le départ, celui qui invente un virus informatique qui est capable de voler des informations confidentielles sait très bien ce qu’il fait. De ce point de vue sa responsabilité se doit d’être engagée même si de l’autre côté on peut admettre que certaines entités policières par exemple peuvent utilisé le même programme pour récupérer certaines informations qui permettraient de confondre certains criminels, on ne peut pas non plus, ne pas craindre que les mêmes autorités de police d’un pays donné, utilisent la même technologie pour traque d’honnête gens dans des schémas ombrageux .

Un autre aspect et pas des moindres, est celui de la liberté de créer qui serait un luxe que le pauvre ne puisse se permettre.

En effet il y a un rapport conséquent entre les inventions et les pays sous développés, car en général pour créer l’esprit et l’homme ont besoin de vivre dans un environnement propice à l’invention. Ce qui sous-entend un milieu qui permet l’éclosion de la pensée inventive, si les situations difficiles peuvent forcer certains esprits géniaux à créer des solutions qui faciliteraient la vie comme le pygmée qui comprend quel genre de piège il doit tendre pour avoir du gibier nécessaire à sa nutrition, il est important de comprendre que l’état de nécessité ne force par toujours la cogitation créatrice, il est au contraire un frein au développement surtout dans un monde qui se définit dans la modernité et qui exclut certain de l’accès à certains outils qui permettraient leur évolution technologique. Aussi par exemple comment dans un monde moderne celui qui n’a pas accès à l’Internet, au savoir des algorithmes peut créer un système qui aiderait à la distributions du courrier en zone rurale dans l’Afrique profonde tandis que dans les pays dit développés où se savoir existe les informaticiens n’ont pas le temps pour créer des applications pour un marché qui ne peut pas leur permettre de gagner de l’argent.

Dans les pays du tiers monde la répression technologique due aux difficultés conjoncturelles qu’imposent l’ordre établi qui fait des pays de l’Afrique subsaharienne des contrées exploitées, purement et simplement pour leurs matières premières, on assiste logiquement à la répression de la liberté de créer.

Lorsque le peu de technologie qui est toléré est souvent l’apanage des gouvernements véreux qui l'utilisent dans la répression des libertés fondamentales, pour se maintenir au pouvoir.

Pendant que le sage africain estime qu’il faille retourner sa langue 3 fois avant de parler, Stanislaw JerzyLec, estime qu’il est primordial de refuser la liberté de parole avant d’avoir acquis la liberté de pensée, car les nouvelles technologies de l’information et les réseaux sociaux sont devenus un outil technologique à double tranchant. L’expression de la liberté de penser sur les réseaux sociaux, entraîne aussi la répression de la liberté car dans les pays dits démocratiques tout comme les dictatures, de plus en plus on est libre de dire ce que l’on veut mais après avoir dit ce que l’on pensait, de plus en plus on perd la liberté, en ce sens que les nouvelles technologies de l’information ont permis aux gouvernements du monde entier de se constituer une banque de données importante qui désormais leur permet de répertorier ceux qui pensent en bien ou en mal de leur politique et de prendre des mesures souvent coercitives contre des individus.

En outre il faut relever que si la technologie permet à la populace du monde entier de s’informer le plus rapidement possible, cela ne va pas sans effets pervers car les informations fausses ou réelles disséminées sur l’internet, peuvent manipuler les masses dont la capacité de jugement peut être mise à rude épreuve, avec la circulation des informations qui parfois sont diffusées sous le prisme d’une idéologie propre aux entités qui bénéficient de la plus grande force de dissuasion et de persuasion.. Si certains estiment que la technologie peut prendre en otage l’humanité en faisant, des hommes des esclaves de la machine au lieu d’en faire un outil d’aide, il n’est pas saugrenu de penser que c’est à l’homme en premier de garder le contrôle sur ce qui lui sert. Restreindre la liberté des créations matérielles n’a rien de dégradant, à moins que dans les années à venir certains estimeront que les ordinateurs dans la logique de l’intelligence artificielle, devraient aussi avoir des droits que les humains devraient respecter, comme ceux des animaux. En définitive, la liberté de créer ou d’inventer en tout temps doit s’accompagner de la morale car ce n’est pas par ce l’on est désormais capable de récupérer les données de reconnaissance faciale des individus à partir des photos sur les réseaux sociaux ou sur iPhone que l’on devrait aussi utiliser contre des humains des exécutions extra judiciaires par des drones avec charge explosives qui sont spécialement conçus pour frapper à morts des individus sur la base des traits de leur faciès.

Hubert Marlin Elingui Jr. Journaliste


Headline - A la une
In This Edition
Archives
bottom of page