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Pourquoi les luttes d’indépendances et les états indépendants d’Afrique subsaharienne ont échoué da


La localisation géographique de notre organe de presse n’enlève en rien la préoccupation première de notre rédaction, sur ce qui se passe dans le continent Africain, et ce mois sans verser dans un sentimentalisme béat, il était temps que nous regardions la vérité en face. Pourquoi l’Afrique semble être définie, par les autres qui font la pluie et le beau temps comme bon les semblent? Pourquoi cette terre, berceau de l’humanité semble être toujours celle qui subit les contrecoups de toute les autres civilisations, alors qu’elle est la mère des civilisations? Tant il est vrai on ne le dira jamais assez « qui contrôle l’Afrique contrôle le monde », c’est une vérité de la palisse que de dire que l’expansion occidentale s’est faite sur le dos du continent noir. Et aujourd’hui tandis que l’Afrique est au centre de toutes les convoitises devenant le théâtre d’expérimentation de tout un amalgame de méfaits, qui vont de la paupérisation tous azimuts des populations, avec la détérioration des termes de l’échange, en passant par les nébuleuses terroristes et des épidémies on ne peut plus suspectes; ce serait un crime par association pour tout organe de presse qui se respecte, de faire l’omerta sur les vraies raisons de la situation scabreuse dans laquelle se trouve l’Afrique.

La liberté de conscience et d’agir est le socle du progrès social. Si depuis des lustres les peuples d’Afrique ont toujours résisté à la pénétration occidentale qui semblait amener plus de mal que de bien, la fin de l’esclavage et l’intensification de la colonisation dès la fin du 19 e siècle avec la conférence de Berlin sur le partage de l’Afrique, sonna plutôt le début de l’ère du néo esclavagisme.

Hélas malgré les siècles qui passent l’africain continue d’avoir du mal à comprendre qu’un système d’oppression en reste un, quel que soit les habits nobles qu’il veut porter, aussi les missions civilisatrices, les autodéterminations tronquées, et l’imposition de la démocratie et de la bonne gouvernance dans les années 90, ne sont que les divers aspects de la doctrine de soumission à l’idéal occidental. Un idéal qui malgré ses relents de bonne volonté ne cache pas moins, une volonté manifeste de contrôle absolue sur une populace qui avec le temps a oublié ses repères, subissant les coups de boutoir de la contre-culture africaine, à travers tous les vocables existants et imaginables.

L’administration coloniale Qui sera combattue après la seconde guerre mondiale par les africains qui commençaient, a en avoir marre de se faire dicter la conduite à tenir dans leurs affaires internes par ces gens à peau pale qu’ils avaient vu, souffrir et mourir comme eux dans les grandes batailles qui ravageaient l’Europe, allait mener à la démystification du colon blanc. Cette démystification allait sonner le glas de la soumission aveugle du peuple noir, envers ceux-là qui restaient des parfaits inconnus pour eux. Le paradigme de la foi religieuse admet volontiers souvent que l’on a plus de ferveur en la croyance en Dieu justement par ce qu'il reste une enigme, un concept que les colons ont su utiliser avec merveille. Le voyage du corps expéditionnaire africain en Europe pendant les deux guerres mondiales allait briser ce tabou, et petit à petit les idées de liberté allaient faire leur chemin dans la communauté africaine avant d’atteindre un niveau critique dans les années soixante.

Sans remettre en question le courage et la ferveur d’un peuple qui a mis de l’ouvrage à se libérer du joug occidental avec un succès mitigée, il est Cependant important d’admettre une fois pour toute que la démarche indépendante a été un échec un échec intimement lier à l’outillage socio culturelle utilisé.

Les indépendances africaines, octroyées par les puissances occidentales, finalement n’ont été qu’un changement de style de soumission, et il est important dès aujourd’hui d’admettre qu’aussi bien dans ses formes radicales inspirées du marxisme ou modérées de partenariat tutélaire avec l’occident, il n’y aurait jamais eu indépendance véritable par ce que dès le départ le combat utilisait les armes de l’homme blanc que l’on voulait combattre. Et des armes que ce dernier savait mieux manipuler que les leaders de ces peuples, qui en général avaient été à l’école occidentale. Banalement on voit très mal deux leadeurs indépendantistes africains s’envoyer des câbles télégraphique en français, à travers une compagnie télégraphique gérée par l’administration coloniale française, avoir du succès à garder un secret. Pourtant ce sont des faits avérés qui ne pouvaient que porter préjudice de manière létale à toute tentative de complot contre l’ordre coloniale. Que ce soit les partis populistes ancrés dans la doctrine marxiste comme, le mouvement national congolais de Patrice Lumumba, l’UPC du Cameroun avec Um Nyobe, le convention people parti de Kwame Nkrumah ou encore des partis modérés et assimilationnistes comme le Rassemblement démocratique africain d’Houphouët Boigny, ce fut simplement une transposition de l’idéologie communiste et capitaliste. Le combat entre les deux blocs allait simplement trouver un autre théâtre d’opération en Afrique, au grand dam de tous, l’Afrique une fois de plus allait faire les frais des idéologies importées, à elle imposée par le truchement de ses fils qui étaient allé à l’école du blanc. Dans cette optique il est clair que la politique africaine jouait dans une cour qui n’était pas la sienne, et ne pouvait que par conséquent subir le dictat d’un côté comme de l’autre. Si les partis marxiste-léniniste l’avaient emporté sur le continent il est quasi certain que les pays d’Afrique subsaharienne, seraient simplement devenu des pays satellite du bloc de l’est dans cette optique, surtout lorsque l’on sait ce que fut l’union soviétique dans la gestion des libertés individuelles les indépendances auraient été une simple vue de l’esprit.

Dans ce parangon une question récurrente devrait s’imposer par elle-même dans le combat des libertés africaines, ou est donc passé l’idéologie africaine? Comment pouvait on chercher la liberté en voulant simplement s’inféoder à un camp aux dépens de l’autre, bien même si un certain camp, semblait offrir plus de garanties sur certains points, cela n’était pas moins une liberté conditionnelle, qui tôt ou tard aurait asservi les intérêts du peuple africain, comme semble le prouver la situation actuelle du continent lorsque l’idéologie du bloc de l’ouest semble avoir fait plus d’émules, plongeant dans un chaos ignoble des générations d’africains qui en plein 21 siècle ne se connaissent toujours pas, et n’ont ni plus ni moins, aucune idée de ce que leurs aspirations légitimes devraient être, tant en Afrique on continue de se définir par rapport à ce que de l’occident pense de soi. Aussi la démocratie issue du discours de la Baule, du président français, d’alors François Mitterrand, est devenu l’ivresse des temps nouveaux, alors qu’en Afrique depuis des temps immémoriaux il y a eu des systèmes plus adaptés à la gestion des hommes et des affaires de la cité. Aussi par exemple La charte de Kurugan Fuga (1236) du peuple mandingue de l’empire du Mali au 13 e siècle donnait déjà le droit de vote aux femmes tout comme leur capacité à exercer une fonction exécutive dans la gestion des affaires de la cité, dans son article 16 la charte cite : « Les femmes, en plus de leurs occupations quotidiennes, doivent être associées à tous nos Gouvernements ». Ces mêmes droits ne seront octroyés aux femmes occidentales que 7 siècles plus tard dans les années 30 du 20 e siècle.

Malheureusement ce système et bien d’autre régissant la vie africaine seront perdus dans un oubli quasi permanent, sous la pression des forces d’érosion comme la colonisation, les religions importées et l’extraversion des comportements, imposés par la culture occidentale, qui dispose de moyens importants dans la propagation de ses idéaux.

Aussi cette démocratie vieille de plusieurs siècle et dont l’Afrique aura connu sa variante bien avant l’occident, n’est qu’un stratagème parmi tant d’autres pour maintenir une ingérence continue dans les affaires africaines. Un bel idéal qu’hélas certaines forces savent utiliser pour réaliser leurs desseins les plus ombrageux. Les scissions sociales et les tragédies humaine comme celle du Rwanda en 1994, sont venus rappeler aux africains qu’une fois de plus le mauvais sort de la division avait été jeté sur leur famille pour mieux les dépouiller.

Dans une réalité complexe lorsqu’on évoque le retour à l'africanité de certains principes, les défenseurs acharnés d’un certain ordre semblent voir dans cet idéal une simple affabulation, accusant les auteurs de pareil dessein, d'être des impies qui jouissent des progrès de la technologie occidentale et osent néanmoins taxer l’occident d’entité négative. Ces agents assimilationistes oublient que le progrès technologique, est le patrimoine de l’humanité et n’appartient à aucune race ou groupe d’individus, Il est une affaire de tous car même dans la réalité certaines inventions les plus insoupçonnées ont souvent été l’apanage d’un groupe d’individus qui a souvent été taxé à tort d’ineptes. Mêmement le savoir et l’éducation n'ont point de couleur, mieux encore si l’on prend en compte le fait que les premières universités furent africaines, (Ancienne Égypte – Mali Tombouctou) l'illetrisme conventionel de certains n'est qu'une manoeuvre dilatoire. Aussi dans un ordre qui n’a de global qu’une certaine vision du monde dominé par la pensée unique c’est l’occident qui invente et le restant de la populace mondiale applique les principes a eux dictés. Hélas c’est la même logique qui depuis des lustres empêche le développement du monde, en exerçant une ségrégation extrême dans la circulation de l’information et du savoir, tout en appliquant un darwinisme social, qui relègue une certaine frange de la population mondiale à la simple survit et non à la vie et à l’autodétermination de soi.

Si de plus en plus certains pensent que c’est par l’indépendance économique que l’Afrique arrachera son indépendance totale, s’ il est prépondérant d’admettre dans le même ordre d’idée que Les révoltes ancrées dans l’identité culturelle des peuples d’Afrique ont toujours été les plus difficile à juguler par le colon depuis la rébellion des Ewondo à la fin du 19e siècle (Omgba Bitsogo) au Cameroun contre l’occupation Allemande, la revolte des Maji Maji en Afrique orientale 1906-1907 contre la même Allemagne à celle des Mau Mau dans les années 1950 contre l’empire britannique, il est aisé de comprendre dorénavant que c’est par la révolution culturelle que l’africain, retrouvera sa liberté d’être lui-même donc de penser sans préjugé et d’évoluer vers un idéal conséquent.

Par Hubert Marlin Elingui Jr.

Journaliste Ecrivain


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